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Défaillances d'entreprises dans le bâtiment : les petits employeurs ne résistent plus

Publié le 13 octobre 2014

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Si le troisième trimestre est traditionnellement moins lourd en termes de sinistralité des entreprises, cette année 2014 échappe à la règle. Selon la dernière étude Altares-D&B, la défaillance des petits employeurs s'accélère au cours du troisième trimestre 2014, la filière du bâtiment en tête. Explications.
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La sinistralité des petits employeurs s’accélère (+ 30 %) au cours du troisième trimestre 2014. Au global, les défaillances se stabilisent (- 0,1 %) au-delà des 13 000 procédures mais 53 700 emplois sont menacés par ces procédures judiciaires, soit un millier de plus qu’il y a un an, selon la dernière étude publiée par Altares ce lundi 13 octobre.

Si la plupart des secteurs s’inscrivent sur des tendances peu prononcées, quelques-uns sont plus marqués par la vulnérabilité des petites structures.

Ainsi, le nombre de dépôts de bilan augmente dans le bâtiment (+ 3,2 %) avec 3 232 défaillances d'entreprises au troisième trimestre 2014 contre 3 133 à la même période l'année dernière. Dans le secteur immobilier en revanche, l'étude révèle une certaine amélioration, avec 452 défaillances d'entreprises contre 475 l'année dernière au troisième trimestre (- 4,8%)

D'autres secteurs sont également touchés comme le commerce et la réparation automobile (+ 4,5 %) et plus encore dans la restauration (+ 11,9 %) tandis que le commerce de détail peine à résister (- 0,9 %).

Le transport routier de marchandises et les autres activités de transport se portent un peu mieux, avec 377 défaillances d'entreprises contre 401 en 2013 sur le troisième trimestre (- 6%).

Les entreprises d'un ou deux salariés plus touchées

Au-delà de ces chiffres globaux, la situation apparaît bien plus compliquée en zoomant sur les entreprises d'un ou deux salariés. Sur cette taille d’entreprises, il y a peu d’activités épargnées et les tendances sont lourdes.

Le plus fort « contributeur » demeure le bâtiment. Dans ce secteur, 1 271 entrepreneurs de un ou deux salariés ont défailli (+ 30 %) dont 294 entreprises de maçonnerie générale et gros œuvre (+ 14 %), 108 menuiseries (+ 42 %), 131 entreprises de peinture et vitrerie (+ 49 %).

« Au moment où la question des seuils sociaux s’invite aux débats sur leurs impacts dans la création d’emplois, la fragilité des entreprises employant un seul salarié montre qu’il ne s’agit pas juste d’un positionnement de curseur. Ces entrepreneurs manquent de visibilité pour prévoir leur business même à court terme, et gardent l’œil rivé sur leur niveau de trésorerie pour payer les fournisseurs mais aussi leur salarié », analyse Thierry million, responsable des études Altares.

Plus de 13 000 défaillances en 2014

«Cet été confirme donc la démarcation constatée au printemps entre les entreprises de petites tailles et leurs consœurs. Si les PME, et a fortiori les ETI, retrouvent de la trésorerie, au prix souvent d’une stratégie d’investissement prudente voire absente, les TPE, et particulièrement les plus petits des employeurs, ne résistent plus », ajoute Thierry Millon.

Sur les neuf premiers mois de 2014, 13 107 entreprises du bâtiment ont déposé le bilan, soit + 0,9 % de plus qu'en 2013. L'immobilier est également touché avec + 2,9% d'entreprises défaillantes sur les neuf premiers mois de l'année en comparaison avec l'année dernière.

« En cinq ans, plus de 300 000 entreprises françaises ont connu un redressement ou une liquidation judiciaire ; les seuls retards de paiement seraient à l’origine de plus de 60 000 d’entre eux, soit une année pleine de défaillance. Il est plus qu’urgent que les entreprises repensent enfin leur gestion de risque », conclut Thierry Millon.

C.T

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