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L’Adivet poursuit son action en faveur de la végétalisation du bâti

Publié le 23 novembre 2020

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L’Adivet organisait le 20 octobre dernier son Assemblée générale, l’occasion d’élire son nouveau Président, et de revenir sur les actions engagées. Depuis près de 20 ans, l’association des toitures et façades végétales travaille à la promotion des services écosystémiques que peut apporter la végétalisation du bâti. Sophie Rousset-Rouvière, Déléguée générale de l’Adivet, revient pour Batiweb sur la feuille de route de l’association.
L’Adivet poursuit son action en faveur de la végétalisation du bâti - Batiweb

Présidé par Yannik Beix, Directeur de Sopranature, l’Adivet regroupe les principaux acteurs de la filière végétalisation de toitures et de façades. L’association compte à ce jour 63 adhérents et bénéficie d’une « vraie expertise », selon Sophie Rousset-Rouvière, Déléguée générale. 

Depuis près de vingt ans, l’Adivet entreprend des actions pour engager le secteur dans des démarches de végétalisation du bâti. « Aujourd’hui, l’Adivet a besoin de développer sa notoriété, qu’elle soit connue et reconnue pour pouvoir dialoguer avec les différentes parties prenantes », dit Sophie Rousset-Rouvière. 

Les enjeux, en termes de développement durable, et notamment d’écoconstruction, sont importants. Dans ce contexte, le bâtiment végétalisé a tout à gagner. Il est en effet une réponse à de nombreux défis : lutte contre le réchauffement climatique, gestion des eaux pluviales, développement en milieu urbain dense de la biodiversité, santé humaine.

« Il a été démontré, dans un certain nombre d’études, qu’avoir de la végétalisation en toiture ou en façade, évite a minima de ne pas ajouter de la chaleur à la chaleur ». Un bâti végétalisé permettrait ainsi de participer à des îlots de fraicheur, et de faire baisser les températures par exemple de deux à trois degrés, en période de canicule. 

« La gestion des eaux pluviales est une question récurrente, d’une part parce qu’avec le changement climatique, on a des épisodes pluvieux qui sont certes espacés, mais plus violents, de type décennal, voire centennal. Et dans une ville très artificialisée et forcément dense, la gestion des eaux pluviales est vraiment critique pour les pouvoirs publics », détaille Sophie Rousset-Rouvière. Dans le cadre de la gestion de l’eau à la parcelle, la végétalisation de la toiture permet de répondre de façon « extrêmement efficace » à cette problématique.  

Maison de la Petite Enfance à Mérignac. Biotopes Creation (solution Optigreen) 

Pour ce qui est de la biodiversité, une étude de l’Agence Régionale de la Biodiversité d’Ile-de-France, réalisée sur une trentaine de bâtiments, a démontré que les toitures végétalisées accueillaient jusqu’à 70 % d’espèces non plantées. Une biodiversité qui concerne la faune, la flore mais aussi les sols et leurs micro-organismes De nombreux experts estiment ainsi que les toitures-terrasses et façades végétalisées « surtout si elles sont connectées l’une avec l’autre, et avec la rue, permettent une vraie continuité écologique et une intégration à la trame verte ». 

 

Une végétalisation qui peine encore à s’imposer

 

Si les atouts sont là, les bâtis végétalisés restent peu fréquents. L’Adivet appelle à la prise en considération des services écosystémiques apportés par cette végétalisation. Il est important « qu’elle soit accompagnée de façon volontariste par les pouvoirs publics parce qu’on vise le bien commun » et « parce que ce sont eux qui peuvent donner ce coup de pouce », souligne Sophie Rousset-Rouvière. Si les choses commencent à bouger, il faut aller plus loin, « que ce soit au plan local via des PLU, au plan national avec des aides ou avec des obligations comme celles de la loi Energie-Climat » pour les surfaces commerciales de plus de 1 000 m².   

La RE2020 permettra-t-elle de booster la végétalisation du bâti ? Pas si sûr. La réglementation environnementale à paraître intègrera la notion de carbone sur toute la durée de vie d’un bâtiment et l’analyse du cycle de vie risque de ne pas prendre en compte la part du végétal qui naît, croît et meurt.L’Adivet travaille ainsi auprès des parties prenantes pour « les sensibiliser à ces services écosystémiques effectivement apportés, y compris concernant  la captation du carbone à un instant T ».  

 

Engager la profession 


Parmi les actions de pédagogie, le travail sur un référentiel, un outil « extrêmement pragmatique, opérationnel et qui pourra être intégré dans d’autres grilles d’analyse pour des certifications ou des labellisations ». Une première version devrait être mise à disposition en fin d’année prochaine.  

Il y a deux ans, l’Adivet a publié la 3e édition des règles professionnelles de la végétalisation en toiture-terrasse. « Nous articulons cela avec le respect des règles de l’art ». L’association travaille actuellement à la rédaction de règles professionnelles pour le bardage rapporté végétalisé. 

Autre sujet, la formation avec une homogénéisation des sources et une personnalisation des contenus proposés pour s’adapter à chacune des cibles visées. 

Des actions de communication seront en outre menées pour renforcer l’interaction avec les parties prenantes et le terrain. L’Adivet est en effet à l’écoute des promoteurs, politiques, collectivités pour penser à des solutions qui répondent aux problématiques rencontrées, et voir « quels sont les leviers pour faire avancer les choses ». 

L’Observatoire du marché de l’Adivet va se poursuivre « pour apprécier la dynamique du marché. Aujourd’hui, en valeur absolue, c’est l’extensif qui se fait le plus. Mais en valeur relative, l’intensif et le semi-intensif gagnent du terrain. On a senti un frémissement entre 2018 et 2019 ». 


Propos recueillis par Rose Colombel
Photo de une : ©François-Xavier Prévot - Bureaux Travocéan. Projet de végétalisation par Sopranature. 

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