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Pentagone français : Bouygues réclame 9 millions d'euros au Canard enchaîné en appel

Publié le 27 février 2014

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En appel face au géant du BTP Bouygues, le Canard enchaîné a de nouveau défendu le sérieux de son enquête sur les soupçons de corruption lors de l'attribution du chantier du ministère de la Défense. Suite à un article publié en décembre 2011, le groupe Bouygues avait assigné en justice le Canard le mois suivant, réclamant 9 millions d'euros pour « diffamation ».
Pentagone français : Bouygues réclame 9 millions d'euros au Canard enchaîné en appel - Batiweb

La saga continue en appel pour le groupe de BTP Bouygues et le Canard enchainé. L'affaire remonte au 7 décembre 2011 lors de publication d'un article du Canard, révélant qu'une information judiciaire pour corruption et trafic d'influence était en cours était ouverte depuis février 2011 sur d'éventuelles malversations lors de l'attribution du contrat pour le futur siège du ministère de la Défense dans le quartier Balard (XVe) à Paris. Ce chantier avait été attribué à un consortium conduit par Bouygues.

« L'ami Bouygues a raflé un marché de 3,5 milliards pour construire et entretenir le nouveau ministère de la Défense. Mais de vilains soupçons de corruption et de favoritisme viennent gâcher la fête », écrivait notamment l'hebdomadaire.

Le mois suivant, Bouygues avait assigné en diffamation l'hebdomadaire satirique. Mais le groupe de BTO avait été débouté en première instance en mars 2012, avant de faire appel.

L'article « a porté très lourdement préjudice à la réputation » de Bouygues


À l'audience, ce mercredi 26 février un des avocats du groupe, Me Jean-Michel Darrois, s'est élevé contre l'article, y voyant « les potins de la commère ». « Ce n'est pas digne du Canard enchaîné », a-t-il ajouté en réclamant à nouveau 9 millions d'euros à l'hebdomadaire. « L'article a eu un tel retentissement », a-t-il affirmé. « Il a porté très lourdement préjudice à la réputation et aux affaires de Bouygues ».

Du côté du Canard enchaîné, l'avocat de l'hebdomadaire, Me Antoine Comte, a accusé Bouygues de chercher, au travers de ses demandes d'indemnisation, à ce que Le Canard Enchaîné « se taise définitivement ».

« Nous n'avons pas diffamé, nous avons simplement dit ce que les lecteurs doivent savoir » d'un contrat de partenariat public-privé (PPP) « qui va coûter des fortunes à des générations », a-t-il rappelé. « Nous avons parlé de soupçons, et non de preuves, de charges ou d'indices graves ou concordants », a ajouté l'avocat, précisant quel'information avait été recoupée par près d'une dizaine de sources différentes.

L'information judiciaire sur l'attribution du chantier du "Balardgone" est toujours en cours au pôle financier de Paris. Le groupe Bouygues, dont des locaux ont été perquisitionné, a toujours affirmé qu'il n'était pas mis en cause dans cette enquête. 

La cour d'appel rendra sa décision le 28 mai.

C.T (avec AFP)

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