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« Ready to Grids » : du Smart Building à la Smart City

Publié le 10 décembre 2018

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A l’occasion du SIMI organisé du 5 au 7 décembre 2018, la Smart Building Alliance et Certivéa, ont annoncé le déploiement de R2G (Ready to Grids), 1ère déclinaison du label R2S (Ready to Services) pour le volet énergétique des bâtiments. La démarche va venir valoriser les bâtiments flexibles, c’est-à-dire des bâtiments connectés et communicants capables d’échanger des informations avec les réseaux extérieurs. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Patrick Nossent, président de Certivéa.
« Ready to Grids » : du Smart Building à la Smart City  - Batiweb
En juin 2018, la Smart Building Alliance et l’organisme de certification Certivéa, ont lancé le label R2S. Quel était son but ? « Que tous les bâtiments non résidentiels soient connectés et communicants ». Une lourde tâche sachant que le numérique peine encore (un peu) à convaincre.

S’il est encore tôt pour faire le point sur la démarche, Patrick Nossent, président de Certivéa indique : « On est à une étape très importante qui marque le début du déploiement des bâtiments connectés et communicants ». S’il reste encore du chemin à parcourir, il se félicite d’avoir « réussi à accorder tous les professionnels sur un référentiel. L’idée est que la technologie ait du sens (…et) que le numérique apporte des bénéfices sur trois volets : de l’efficacité pour les entreprises, du bien être pour les collaborateurs et de la performance environnementale ».

« Au-delà des 12 opérations pilotes, on a énormément de demande », précise-t-il. « Il ne fait aucun doute qu’au SIMI l’année prochaine, on pourra commencer à parler de début de massification sur ces sujets-là ».

De R2S à R2G

Après R2S, Certivéa et la SBA ont présenté Ready to Grids. Une nouvelle démarche ? Pas vraiment. « Ready to Services est le socle de base du bâtiment connectée et communicant». Ready to Grids (R2G) est « une première extension » de R2S dans le domaine de l’énergie. Pour rappel, avec R2S, « on rend le bâtiment prêt à accepter tous les services qui seront utiles, spécifiquement pour ce bâtiment. Avec R2G, on commence à qualifier le service que le bâtiment va rendre ».

Patrick Nossent explique : « Le R2G va prendre en compte non seulement ce qui va se passer à l’intérieur du bâtiment d’un point de vue énergétique mais aussi ce qui va se passer du côté du quartier, de la ville, du territoire ». Il y aura trois niveaux de performance. Tout d’abord : « le bâtiment va être capable de communiquer ses consommations au réseau ». 2e niveau : « le bâtiment va être capable de prédire ses consommations et informer le gestionnaire de réseau de ses consommations futures ». Enfin, 3e niveau, « le bâtiment va être capable de s’adapter à l’offre et à la demande énergétique du réseau, jusqu’à y compris s’effacer lorsque l’offre énergétique est inférieure à la demande ».

Le bâtiment devient ainsi flexible, une évolution nécessaire. Certivéa souligne en effet que les bâtiments vont devoir participer à la production d’énergie renouvelable et injecter eux-mêmes de l’énergie dans le réseau. « Il va y avoir partage d’énergie au niveau local entre des bâtiments qui vont produire de l’énergie à un moment et les bâtiments qui vont en consommer. »

« Ce réseau local de l’énergie à l’heure des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique prend beaucoup d’importance. Le R2G va rendre le bâtiment capable de participer à cette nouvelle équation énergétique », poursuit M. Nossent.

Transition numérique et énergétique, un duo gagnant

Le label RtoS et son extension R2G démontrent que transition numérique et énergétique vont de pair. Mais pourquoi est-ce si important de les associer ? « On est persuadé que le numérique peut apporter des réponses à différents enjeux en même temps. Si on parle du monde du non résidentiel, on a un enjeu très important dans lequel l’énergie joue un rôle central et prépondérant. Il y a la question du carbone mais celle de l’énergie est très importante. Il y a aussi la question de la biodiversité, de la qualité de vie au travail, de la performance économique des entreprises. Nous, on essaye d’avoir une vision multicritère, de façon à ce que lorsqu’on travaille sur un enjeu, on n’oublie pas qu’il y en a d’autres ».

De plus, « il ne faut pas oublier que le numérique pèse sur la facture énergétique. Donc si le numérique ne participe pas à la réduction énergétique des bâtiments, ça veut dire qu’on ne fera que renchérir notre facture. Efficacité énergétique et numérique c‘est se dire que je vais déjà avoir un bilan positif de ma facture énergétique du numérique. Ce que va coûter le numérique, on doit le gagner sur la performance énergétique du bâtiment. Tout le reste, c’est du bonus environnemental », estime Patrick Nossent.

Un aperçu de la Smart City

Les démarches engagées par la SBA et Certivéa contribuent pleinement à la Smart City. La ville intelligente doit-elle, tout comme les bâtiments de demain, s’adapter aux nouveaux usages ? « Sans aucun doute. Ce qui est intéressant dans la ville, ce sont les usages qui sont apportés au citoyen. Ces usages sont bouleversés par le changement climatique qui devient une urgence. Les nouveaux usages, ce sont aussi l’économie de ressources (énergie, eau…), la façon de traiter les déchets… » Sans oublier, « les usages traditionnels de la ville : habiter, travailler, se former, avoir accès à la culture, au sport… Ces usages évoluent et donc il faut que la ville s’adapte à tout cela ». « Le numérique peut participer à ces transitons mais la ville n’est pas que la somme des équipements, des bâtiments, des espaces publics…Il faut penser la ville comme un organisme vivant avec des flux, des interactions, des fonctions ».

« On a déjà l’expérience chez Certivéa de penser la ville comme un tout. On a une cinquantaine de quartiers d’aménagement en démarche HQE Aménagement Urbain Durable, 75 en tout si on compte l’international. On voit très bien comment intégrer le développement durable dans la conception, la rénovation, le renouvellement urbain et la gestion des quartiers », rappelle le président de Certivéa.

Pour 2019, nombreux sont les chantiers pour l'association. Concernant le R2G, « on se met au travail. On fera des opérations pilotes et des appels à commentaires pour traduire en critères opérationnels, la réponse à ce nouvel enjeu ». Certivéa a également « considérablement » enrichi son offre (…). « On est toujours à l’écoute à la fois des besoins d’adaptation de cette offre pour qu’elle apporte la valeur ajoutée attendue par les professionnels et à l'écoute des nouveaux enjeux qui vont arriver ».

Exemple de cette adaptation avec HQE Bâtiment durable : « On en est à préparer la troisième version. On va à la fois alléger un certain nombre d’exigences notamment liées à l’accessibilité ». L’objectif étant de rendre le référentiel « encore plus opérationnel, notamment pour les bâtiments existants », conclut Patrick Nossent.

Propos recueillis par Rose Colombel

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