ConnexionS'abonner
Fermer

Le succès de l'investissement dans la pierre, responsable de l'envolée des prix des logements

Publié le 11 juin 2015

Partager : 

Alors que les prix des logements chutaient partout en Europe, le marché français a fait figure d'exception. Sur la période 2000-2007, les prix longtemps restés stables par rapport aux revenus des ménages, se sont envolés. Après 2008, ils ont également connu une baisse moindre par rapport à d'autres pays européens. Alors comment expliquer cet écart entre les différents marchés immobiliers. Analyse de l'économiste Jacques Friggit.
Le succès de l'investissement dans la pierre, responsable de l'envolée des prix des logements - Batiweb

Insuffisance de la construction, demande croissante liée à la hausse du nombre des ménages, transactions d'acheteurs étrangers, rareté du foncier, effet inflationniste... Plusieurs thèses ont été avancées pour expliquer l'envolée des prix des logements en France, alors qu'ils chutaient partout en Europe.

Mais selon l'économiste Jacques Friggit, membre du Conseil général de l'Environnement et du Développement durable (CGEDD), aucune de ces explications ne résiste à l'analyse. « De 2000 à 2007, le prix des logements en France, qui était resté stable par rapport au revenu par ménage de 1965 à 2000, s'est envolé comme dans beaucoup d'autres pays», rappelle l'économiste dans une note datée d'avril 2015 et publiée ce mercredi.

Toutefois, depuis 2008, « alors qu'il a fortement baissé dans ces autres pays, il n'a globalement que peu diminué dans le nôtre ».

Selon cette note, rédigée à titre « personnel » et pas au nom du CGEDD, est-il précisé -, cette « exception française » tout comme l'envolée des prix de 2000 à 2007, sont dues à « l'effet inflationniste de l'environnement financier ». La chute des taux d'intérêt à un niveau historiquement bas, a « permis une forte hausse des prix » tandis que l'allongement de la durée des prêts apportait un complément de capacité d'emprunt aux ménages, analyse M. Friggit.

Cette baisse des taux n'a que très partiellement compensé la flambée des prix : pour acheter le même logement, un accédant à la propriété devait en effet s'endetter sur 33 ans en 2007 contre 15 ans en 1965 ou en 2000.

Quant à l'investissement locatif, il a été boosté par « la diminution du rendement de son principal concurrent, le placement obligataire », et par le fait que les particuliers ont délaissé les actions après le krach boursier de 2000, dit l'économiste.

C.T (avec AFP)
© Fotolia

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.