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Quand le « petit lait » se transforme en énergie

Publié le 08 juillet 2016

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Spécialisée dans le traitement et la valorisation des sous-produits liquides et solides pour l’industrie agroalimentaire, la société d'ingénierie Valbio du groupe Valgo propose de transformer les résidus de lait en énergie. Un bon moyen d'atteindre l’autonomie énergétique pour un site, et de valoriser l'ensemble des sous-produits du lait, sans gaspillage.
Quand le « petit lait » se transforme en énergie - Batiweb

Face à la baisse régulière des cours du lait, les acteurs de l’industrie laitière et fromagère recherchent des alternatives pour valoriser l'ensemble de leur production, à moindre coût.

« Il y a une trentaine d'années, les résidus de lait appelés aussi « petit lait » ou lactosérum étaient utilisés pour l'alimentation des porcs. Ce résidu peut-être aussi séché dans l'une des deux grosses unités françaises, basées dans le nord de la France, pour en faire une poudre destinée à l'alimentation animale. Mais cela génère souvent un coût de transport supplémentaire et n'est pas forcément rentable », souligne François Decker, Directeur général délégué de Valbio.

C'est pourquoi, cette société spécialisée dans le traitement et la valorisation des sous-produits liquides et solides pour l'industrie agroalimentaire, propose tout simplement d'en faire de l'énergie à travers son offre newHey.

« Nous valorisons tout d'abord ce « petit lait », en produisant de nouveaux produits laitiers dérivés, comme la ricotta, la crème fraîche,  le beurre ou encore les protéines en poudre. Cela crée une véritable valeur ajoutée. Ce qui n'est pas valorisable est redirigé ensuite vers l'unité de méthanisation », précise François Decker qui a du « adapter la technologie à ce produit complexe ».

Dans le méthaniseur, le liquide restant, sucré et chargé de micro-organismes, va se transformer sous l'action des bactéries en biogaz, riche en méthane. L'unité - disposant de deux brevets - permet avec un traitement biologique, d'obtenir un rendement épuratoire de 99 %. L'eau traitée peut ensuite être rejetée dans le milieu naturel, sans risque de pollution.

« Par rapport à une station de traitement classique, la consommation d'électricité est divisée par 10 et la formation de boues par 5, ce qui en fait une solution de traitement économique », souligne François Decker.

La production électrique de 1 500 habitants

La société Valbio a implanté l'année dernière, sa plus grosse unité de ce type à Alberville en 2015, pour l’Union des Producteurs de Beaufort.

Baptisée Savoie lactée, l'usine traite chaque jour 200 000 litres de lactosérum, soit 55 millions de litres par an et le site produit 3 millions KWh par an - soit l’équivalent de la consommation électrique de 1 500 habitants.

« Newhey va permettre aux producteurs de lait et de fromages d’élargir leur production et de s’ouvrir de nouveaux débouchés commerciaux, tout en devenant producteurs d’une énergie verte, 100 % renouvelable », se réjouit François Decker.

Cette offre présente d'ailleurs un bon potentiel pour les années à venir. « Nous pensons que le marché français va se développer, parce que notre offre permet de donner de l'autonomie aux industriels et producteurs. En chiffre, cela pourrait se traduire par la mise en place d'une centaine d'unités sur l'Europe», avance prudemment le Directeur général délégué.

La société ne se concentre pas uniquement sur le marché français. Elle a déjà implanté une vingtaine d'unité de méthanisation au Canada entre 2008 et 2011 « un pays qui se soucie plus de l'environnement que du coût de l'énergie, peu chère » et implantera en octobre prochain une première unité au Chili « où l'accès à l'énergie est difficile ».

Claire Thibault
© Valbio – groupe Valgo

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