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Hausse du nombre de « Tanguy » en France : la faute à la crise du logement ?

Publié le 16 mai 2024

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Le nombre de jeunes adultes hébergés chez leurs parents est en hausse, d’après une étude de la Fondation Abbé Pierre. Des « Tanguy » de plus en plus nombreux, principalement des étudiants, est un phénomène qui s’explique avant tout par une crise du logement qui ne faiblit pas. En 2020, environ 4,92 millions d’adultes vivaient chez leurs parents.
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Le retour des « Tanguy », énième conséquence de cette crise du logement qui perdure. Selon une étude de la Fondation Abbé Pierre publiée ce jeudi 16 mai, le nombre de jeunes adultes hébergés chez leurs parents a augmenté de 250 000 entre 2013 et 2020. Plus précisément, environ 4,92 millions d’adultes vivaient chez leurs parents en 2020, contre 4,67 millions en 2013, en majorité des 18-24 ans (+13,5 %).

Si ces « Tanguy » sont principalement des étudiants, les 25-34 ans ne sont pas non plus en reste. Ils étaient +3,6 % à habiter chez leurs parents en 2020, par rapport à 2013. La part des plus de 35 ans quant à elle régresse (-19,5 %), soit au total 1,26 million de personnes de plus de 25 ans.

« Le sort des adultes hébergés chez leurs parents est très variable. Certains sont satisfaits de leurs conditions de logement, surtout quand ils sont jeunes », mais « quand cette situation s’éternise, elle constitue un frein majeur à leur autonomie, en particulier quand ils ne sont plus étudiants, travaillent, voire vivent déjà en couple », souligne l’étude, qui s’appuie sur la dernière « Enquête nationale Logement » de 2020.

L’arrivée à l’âge adulte des enfants du baby-boom et la crise du logement mises en cause

 

Ce phénomène est dû à deux raisons majeurs. Il s’explique dans un premier temps par un « grand nombre de jeunes en France, les enfants du “baby-boom de l’an 2000” arrivant progressivement à l’âge adulte », reconnaît la Fondation Abbé Pierre (FAP).

La FAP y voit aussi un « signal supplémentaire (...) de la gravité de la crise du logement des jeunes ». Elle appelle donc à « des politiques du logement plus volontaristes, en particulier en direction des jeunes précaires ».

Outre les 2,4 millions d’étudiants, 1,3 million de jeunes salariés continuent ainsi d’habiter chez leurs parents. Selon la Fondation, cela peut refléter « des salaires trop bas et des niveaux de loyer trop élevés ou des logements sociaux trop rares pour pouvoir décohabiter ».

Concernant les chômeurs vivant chez leurs parents, ce nombre a diminué de 32,2 %, pour tomber à 588 000. Une baisse dûe à la baisse du chômage des jeunes sur la période. À noter que les jeunes hommes sont plus nombreux (2,8 millions) que les femmes (2,1 millions), une différence qui n’est « pas nouvelle », et qui s’explique entre autres « par une mise en couple plus précoce des jeunes femmes, dans des relations où la femme est en moyenne plus jeune que son conjoint », note la Fédération Abbé Pierre.

Environ 600 000 (+15 %) personnes sont par ailleurs hébergées par des tiers (amis, cousins, etc.) ou chez leurs propres enfants.

 

Jérémy Leduc (avec AFP)

Photo de Une : AdobeStock

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