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Mise en sécurité des ascenseurs : les propriétaires font la sourde oreille

Publié le 26 mai 2014

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A cinq semaines de la seconde échéance, prévue le 3 juillet 2014, la fédération des ascenseurs tire la sonnette d'alarme face aux retards survenus dans la mise en sécurité des ascenseurs. Pour 25 % des appareils concernés, aucune démarche n'a été lancée. Les travaux sont pourtant obligatoires pour les propriétaires, dont la responsabilité sera engagée en cas d'accident.
Mise en sécurité des ascenseurs : les propriétaires font la sourde oreille - Batiweb

« Nous sommes à cinq semaines de la date limite et il reste 85 000 appareils à mettre en conformité, soit 15 % du parc français. Il y a urgence », a prévenu Pierre Hardouin, le président de la fédération des ascenseurs, qui regroupe 110 entreprises et 90 % du secteur, lors d'une conférence de presse, ce vendredi 23 mai. Pour 25 % des appareils concernés, aucune démarche n'a été lancée.

Malgré plusieurs alertes lancées par la fédération depuis quelques mois, il semble que les retards s'accumulent pour la mise en conformité des ascenseurs. L'obligation de travaux, prévue par la loi de sécurisation des ascenseurs existants (SAE), avait déjà été repoussée d'un an au 3 juillet 2014 par la précédente ministre du Logement, Cécile Duflot. Mais cette indulgence n'a pas eu l'effet escompté.

La fédération rappelle que les copropriétaires, propriétaires et bailleurs doivent « agir au plus vite en prenant des décisions, via l'assemblée générale annuelle ou une assemblée extraordinaire pour lancer les travaux de la seconde échéance, intégrer la précision d'arrêt et compléter avec les travaux de la 3e échéance ».

Cinq mesures obligatoires

La loi préconisait d'appliquer cinq mesures de sécurité comme les dispositifs de téléalarme ou de protection contre les risques électriques, en trois tranches successives de travaux.

Les ascensoristes ont surtout mis en cause le moratoire décidé par l'ancienne ministre sur l'une des mesures de sécurité : la précision d'arrêt qui permet à l'ascenseur de s'arrêter exactement en face du palier pour éviter notamment les chutes des personnes âgées.

Déroulement de la mise en sécurité des ascenseurs existants

Inquiète de l'impact économique négatif, la fédération des ascenseurs a appelé à la fin du moratoire. « Si rien n'est fait, 1 500 emplois sur les 18 000 existants seront menacés », a alerté Pierre Hardouin, alors que 70% de l'activité repose sur les travaux de maintenance et de modernisation.

Si la situation économique est restée stable en 2013 avec 2,5 milliards de chiffre d'affaires, la fédération s'attend à une baisse d'activité de l'ordre de 5% l'an prochain.

6000 euros par ascenseur

Des discussions sont en cours entre le gouvernement et les professionnels à propos d'une possible sortie du moratoire. Un groupe de travail a rendu ses conclusions en février et a recommandé de concentrer les travaux des 150 000 appareils concernés « sur uniquement 65 000 entre 2015 et 2018 ».

Les associations de copropriétaires avaient dénoncé des mesures « coûteuses » à mettre en place. Les professionnels ont accepté de réduire le coût des travaux garantissant la précision d'arrêt, de 3 milliards à 600 millions d'euros, « soit environ 6 000 euros par ascenseur », selon Jean-Luc Detavernier, délégué général de la fédération des ascenseurs.

« Nous attendons une décision rapide du gouvernement », a indiqué Pierre Hardouin, également directeur général d'Otis France.

Selon la fédération des ascenseurs, la mise en sécurité du parc actuel aurait déjà permis de réduire de plus de 50 % les accidents d'ascenseurs.

C.T (avec AFP)

© Pixinoo - Fotolia.com

 

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