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La malédiction incendiaire du Petit Versailles de l’Est

Publié le 02 juin 2003

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Le 3 janvier dernier, l’incendie du château de Lunéville prenait l’allure d’une véritable catastrophe. Au même jour et à la même heure que le premier, cet incendie est le sixième depuis sa construction.
La malédiction incendiaire du Petit Versailles de l’Est - Batiweb
Le château de Lunéville, également connu sous le nom de petit "Versailles Lorrain", a été construit entre 1702 et 1714 sur l’initiative de Léopold, dernier duc de Lorraine, par l'architecte Germain Boffrand, un disciple de Mansard. Copie conforme de la demeure de Louis XIV, le château à reçu durant deux siècles tout ce que l’Europe a compté de têtes couronnées. En 1737, Stanislas, alors roi de Pologne en disgrâce, s'y installe pour y mener une vie princière. Le père de la femme de Louis XV y entretient alors une cour brillante, dont Voltaire est notamment la coqueluche. « On ne croyait pas avoir changé de lieu quand on passait de Versailles à Lunéville », affirmait alors le philosophe. Traditionnelle ville de garnison, Lunéville et son château ont ensuite abrité de nombreux casernements, notamment des escadrons de cavaliers. En 1801, le château entre à nouveau dans l'histoire avec la signature du traité de Lunéville, qui reconnaît entre-autre à la France la rive gauche du Rhin. Pourtant, le sort s’est obstiné à faire disparaître ce joyau architectural. En effet, à peine quelques années après sa naissance, dans la nuit du 2 au 3 janvier 1719, le bâtiment à connu son premier incendie. Quelques années plus tard, c’est au cours du deuxième incendie de l’édifice que le roi Stanislas meurt brûlé. En fait, le château connaîtra en deux siècles six incendies ravageurs. Le dernier en date dans la nuit du 2 au 3 janvier 2003, a eu lieu curieusement, jour pour jour aux mêmes date et heure que le premier. A chaque fois, une vaste restauration à fait disparaître les traces des sinistres. L'aile sud qui vient d’être détruite, abritait les salles de collections et le musée des Faïences. Malgré une chaîne humaine encadrée par les pompiers, seule une cinquantaine de pièces ont pu être sauvées des flammes. On estime que 80 % des collections de faïences fines des XVIIe et XVIIIe siècles ont été définitivement détruites ainsi qu’une grande partie des pièces historiques signées des maîtres verriers, Muller, Gallé, ou provenant de Baccarat.
Le dernier sinistre
Le château appartient aujourd’hui au Conseil Général de Meurthe-et-Moselle (pour la chapelle) à la ville de Lunéville (pour les communs) et au ministère de la Défense (pour les appartements royaux). Malgré le sort qui s’acharne sur l’édifice, le Conseil Général a décidé d’en assurer la complète rénovation. L’édifice vient d’ailleurs de recevoir 8 immenses toitures qui forment un parapluie à 36 mètres de hauteur au-dessus du bâtiment brûlé. Cette fois encore, on entend les habitants de Lunéville, très attachés à leur château, assurer que cet incendie sera le dernier. Une promesse qui sera tenue en dépit de la malédiction du fantôme de Stanislas, le roi brûlé de Lunéville…

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