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Le pont de la réconciliation

Publié le 20 juin 2004

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A Mostar, petite cité sur les bords de la Neretva en Bosnie, le Pont ottoman a été détruit en 1993. Sa renaissance se veut aujourd’hui un symbole d’apaisement et de réconciliation. Une renaissance difficile à laquelle les français ont contribué pendant 10 ans.
Le pont de la réconciliation  - Batiweb
Vendredi 22 juillet, le ministre des Affaires étrangères français, Michel Barnier, était présent avec d’autres personnalités, dont le prince Charles d’Angleterre, pour inaugurer la reconstruction du vieux Pont ottoman de Mostar. Détruit par l’artillerie Croate en 1993, ce pont se veut le symbole de la réconciliation après les affrontements qui ont duré de 1992 à 1995. Héritage de la tradition byzantine, le Vieux Pont de Mostar, avait été construit en 1566 par Mimar Hajrudin, un élève du fameux architecte Sinan, père de l’architecture ottomane classique. Le pont, une arche en dos d’âne, avait une ouverture de 27 mètres, 4 mètres de largeur et 30 mètres de longueur. Sa hauteur était de 20 m par rapport au niveau de la rivière. Il était flanqué de deux tours fortifiées, la tour Halebija (rive droite) et la tour Tara (rive gauche), toutes deux datant du XVI ème siècle. Stari Most (« le vieux pont ») est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

A l’issue de la guerre, les soldats français se sont vus, sous l’égide de l’ONU confier la tache délicate de la réconciliation entre les Serbes et les Bosniaques de la région. C’est autour de la reconstruction du pont qu’ils ont ainsi, pendant presque dix ans, réunis les deux ethnies. Une vaste et délicate mission car de part et d’autre du pont la haine semblait indélébile. Mais comme dit l’adage, «quand la volonté existe, il y toujours un chemin». C’est ce chemin que ces soldats ce sont efforcés d’ouvrir, au prix de vicissitudes constantes. La mission est accomplie. La reconstruction du pont a coûté 12 millions d’euros. Celle de la réconciliation des hommes n’est pas chiffrée car elle n’a pas de prix. Les 1088 pierres nécessaires à la reconstruction ont été taillées à la main, selon les techniques anciennes que Serbes et Bosniaques ont redécouvert ensembles.

Des centaines d’entre eux, ravis et émus, ont franchi voici quelques jours franchi, pour le première fois depuis dix ans le pont reconstruit entre les deux partie de la ville. Des délégations d’une cinquantaine d’Etat assistaient à la cérémonie dont les dirigeants de Serbie et de Croatie. Pour marquer le caractère multiethnique et multiconfessionnel de la Bosnie, des imams ont appelé les fidèles à la prière tandis que sonnaient les cloches des églises catholiques et orthodoxes de la ville. Mais cela sera-t-il suffisant ? En Bosnie les questions demeurent, le vieux pont de Mostar connaîtra-t-il encore mille ans de paix ?

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