ConnexionS'abonner
Fermer

Plutôt qu'un puits canadien, pourquoi pas un mur manteau ?

Publié le 23 juillet 2011

Partager : 

Oubliez les équipements techniques, type pompe à chaleur, puits canadien ou autres, l'inertie thermique d'une maison individuelle apportera bien plus de confort aux occupants. Démonstration, chiffres à l'appui avec le groupement du mur manteau, qui prône le recours à l'isolation thermique par l'extérieur (ITE).
Plutôt qu'un puits canadien, pourquoi pas un mur manteau ?  - Batiweb
Le secret du confort d’été dans les bâtiments anciens tient en deux mots : inertie thermique. Ce type de bâtiments offre en effet une inertie considérable, qui permet d’absorber tant les apports de chaleur externes – essentiellement à travers les baies vitrées, même adéquatement protégées du rayonnement direct – que les apports de chaleur internes, tels que les génèrent notamment l’éclairage, les appareils ménagers, les équipements bureautiques, sans oublier les occupants eux-mêmes. Dans ce contexte global, notons que l’isolation de plus en plus efficace des murs et de la toiture, minimise leur rôle dans les apports de chaleur externes.


En pratique, un bâtiment construit « à l’ancienne » absorbe par son inertie (masse et épaisseur du bâti) la chaleur diurne, ce qui évite un échauffement excessif du volume habitable dans la journée. C’est le principe de l’inertie quotidienne, qui permet de compenser sur 24 heures les apports diurnes : en soirée et la nuit, lorsque la température a baissé, il suffit de ventiler le local pour évacuer la chaleur accumulée dans les murs. En profitant de la fraîcheur nocturne pour rafraîchir le volume habitable par une ventilation appropriée, on obtient en outre un effet d’inertie séquentielle, qui amortit les apports de chaleur sur une succession de plusieurs jours, même si le temps chaud perdure. En construisant selon ce principe, on opte pour une Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE).

Surface lourde équivalente


L’inertie thermique résulte de la masse totale des parois – planchers, murs, cloisons, plafonds – en contact avec le local considéré, ramenée à la surface habitable. Le chiffre obtenu représente la Surface Lourde Equivalente (SLE). Le Mur Manteau va rajouter aux masses déjà actives toute la masse des murs extérieurs recevant le manteau : cette masse reste en contact avec l’air intérieur.

La contribution du Mur Manteau à l’inertie thermique globale du bâti sera particulièrement efficace en maison individuelle, car la part des murs y est forte par rapport à celle des planchers. Sa contribution sera moindre – tout en restant intéressante – dans un bâtiment collectif, les planchers jouant un rôle proportionnellement plus important, sauf en cas de faux plafond et/ou de chape flottante.

Démonstration


Dans une pièce de 16 m2 (4 x 4 m) dont les murs extérieurs sont en béton plein de granulats courants ou en parpaing plein de 15 cm d’épaisseur, chaque m2 de mur va contribuer à la SLE à hauteur de la masse du béton, soit ± 375 kg. Dans une telle pièce, le mur extérieur représente typiquement 7,3 m2 (10 m2 moins la baie qui représente 1/6e de la surface habitable) ; il en résulte un apport de 170 kg/m2 de surface habitable. L’apport d’un mur en parpaings creux est moindre, mais atteint néanmoins 85 kg/m2, celui d’un mur en briques creuses se montant à 50 kg/m2.

Pour une pièce d’angle, dans les mêmes conditions, ces valeurs atteignent 400 kg/m2 pour le béton, 200 kg/m2 pour le parpaing creux et 120 kg/m2 pour la brique creuse. Notons au passage que l’inertie des murs extérieurs devient significative à partir de ± 175 kg/m3, soit l’équivalent de 7 cm de béton plein de granulats courants.

 
Laurent Perrin

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.