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Alain Minc s'en prend à la mode de l'indépendance des administrateurs

Publié le 05 février 2007

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Alain Minc, qui quitte ses postes d'administrateur de Vinci et des entreprises cotées à cause de ses multiples liens dans le monde des affaires, s'en prend à la "mode" de l'indépendance des administrateurs d'entreprise, dans un entretien au Monde daté de samedi.
"L'indépendance est l'alibi destiné à assurer le toute-puissance des managers" et les entreprises vont "souffrir" du manque de contrôle des dirigeants, assure-t-il. Revenant sur sa démission du conseil d'administration de Vinci, à la suite du rachat de 5% du groupe de BTP par l'homme d'affaires François Pinault, dont il est conseiller, M. Minc explique être parti parce que le président du groupe (Yves-Thibault de Silguy) lui a dit que "cela posait un problème aux investisseurs". "Je quitte donc Vinci et les sociétés cotées tant que la mode est à l'indépendance über alles", ajoute-t-il.

"Je persiste à penser que, par leurs connaissances, les banquiers d'affaires sont souvent les meilleurs administrateurs", affirme M. Minc, qui est aussi président de la société de conseil AM Conseil. "La vraie solution, c'est la transparence", estime-t-il: les gens "ont nécessairement des liens professionnels et amicaux" mais "il faut une transparence totale de ces liens".

Concrètement, il faut que "chaque administrateur écrive un texte qui serait annexé au rapport annuel dans lequel il décrirait l'ensemble de ses liens avec les entreprises", détaille M. Minc. Quand Vincent Bolloré "négocie avec le Monde, je suis du côté du Monde", affirme M. Minc, également président du conseil de surveillance du Monde et conseiller de l'homme d'affaires breton. Le Monde et Bolloré doivent lancer ensemble un quotidien gratuit. "Quand il y a débat entre ce journal et mes intérêts financiers, Le Monde gagne dix fois sur dix", assure-t-il. Sur la question de l'argent versé aux dirigeants qui quittent une entreprise, M. Minc se dit opposé aux "retraites chapeau", car "les entreprises n'ont pas à se transformer en +système providence+ pour les riches".

Mais il défend le système des indemnités appelées "parachutes en or", "quand ils sont définis, dès le départ, par le contrat de travail et soumis à l'assemblée générale". Sur la question des stock-options, il ne juge "pas anormal" que M. Zacharias "se fasse en cinq ans le patrimoine qu'un patron se fait habituellement en vingt ans". Antoine Zacharias avait dû démissionner en juin de son poste à la tête de Vinci, désavoué par les administrateurs en raison de rémunérations jugées exorbitantes. Il avait été soutenu par M. Minc.

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