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Amiante au Parlement européen : les responsables présumés relaxés

Publié le 08 septembre 2016

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Le tribunal correctionnel de Strasbourg a prononcé, ce jeudi, la relaxe des trois prévenus jugés en mai pour leur responsabilité présumée dans une pollution à l’amiante survenue en 2013 lors d’un chantier dans les locaux du Parlement européen. Plus de 330 personnes exposées à des poussières d’amiante s’étaient portées partie civile. Aucune indemnisation ne leur sera versée.
Amiante au Parlement européen : les responsables présumés relaxés - Batiweb
Le jugement était attendu, il a été rendu ce jeudi : dans l’affaire de l’amiante au Parlement européen, le tribunal correctionnel de Strasbourg a prononcé une relaxe générale.

Une entreprise de plâtrerie, un bureau d’études et une architecte d’intérieur, responsables présumés de la pollution à l'amiante, ont ainsi été relaxés, le tribunal ayant estimé que « des erreurs ont été commises, mais ça ne suffit pas pour entrer en voie de condamnation », a commenté Me Loïc Renaud, avocat de l'entreprise de plâtrerie.

« Ce dossier a fait pschitt. On n'est même pas sûr que des salariés ont été exposés à l'amiante », a ajouté Me Renaud.

Les parties civiles déboutées

A l'origine de ce procès, des travaux menés en février 2013, pour aménager de nouveaux bureaux dans le plus ancien bâtiment du Parlement européen de Strasbourg, construit dans les années 1970, lorsque l'amiante était couramment utilisée comme matériau ignifuge et isolant. Lors de ce chantier, des ouvriers avaient démonté le coffrage de poteaux porteurs métalliques sans prendre de précautions particulières. Des analyses avaient pourtant confirmé deux semaines plus tard que ces matériaux contenaient de l'amiante.

Lors du procès, plus de 330 personnes ayant fréquenté la zone du chantier au mauvais moment, s’étaient portées partie civile. L’un de leurs avocats avait alors souligné qu’elles devaient désormais vivre avec l’angoisse d’être atteintes d’une maladie grave d’ici 20 ou 30 ans, du fait de cette brève exposition.

Lors de l'audience, le 27 mai, le parquet avait requis des peines de trois mois de prison et 20 000 euros d'amende, toutes deux assorties du sursis, à l'encontre de deux des prévenus, poursuivis pour « mise en danger de la vie d'autrui ». Il avait en revanche demandé la relaxe en faveur de la troisième prévenue, l'architecte d'intérieur qui intervenait en tant que maître d'œuvre du chantier.

Le Parlement européen, maître d'ouvrage du chantier, n'était pas poursuivi dans ce dossier mais s'était au contraire constitué partie civile, notamment pour être indemnisé des frais de dépollution qu'il a dû engager.

La relaxe générale, « ce n'est pas très grave », a commenté l'avocat du Parlement, Me Jean-Paul Teissonière, car « nous avons d'autres moyens pour obtenir une indemnisation, par exemple devant la justice civile ».

Affaire à suivre !

R.C (Avec AFP)
Photo de une : ©Fotolia

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