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Effondrement d’immeubles à Marseille : le procès aura lieu en novembre

Publié le 22 avril 2024

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L’effondrement de deux immeubles insalubres à Marseille, qui avait fait huit morts en 2018, va faire l’objet d’un procès prévu, en principe, à partir du 7 novembre prochain. Pour cette affaire, qui a mis en lumière le fléau du logement indigne dans la cité phocéenne, quatre personnes seront jugées.
Effondrement d’immeubles à Marseille : le procès aura lieu en novembre - Batiweb

Quatre personnes mises en examen pour l’effondrement de deux immeubles de la rue d’Aubagne, à Marseille, vont enfin comparaître devant la justice. Ce drame, qui avait fait huit morts le 5 novembre 2018, a mis en lumière les conditions d’insalubrité de certains habitants de la cité phocéenne. Selon la Fondation Abbé-Pierre, 40 000 Marseillais vivent dans de véritables taudis.

Dans un réquisitoire sévère, le vice-procureur de Marseille Michel Sastre avait demandé en mars le renvoi des mis en examen dans cette affaire devant le tribunal correctionnel de Marseille, pour homicides et blessures involontaires. Les juges d’instruction ont ordonné le renvoi et le procès est prévu du 7 novembre au 18 décembre, sauf rebondissement procédural, a indiqué le tribunal de la ville.

Deux personnes physiques mises en cause

 

Pour cette affaire, deux personnes physiques seront jugées. Le premier mis en cause est Julien Ruas, adjoint au maire chargé de la prévention et de la gestion des risques, alors que la ville était encore dirigée par Jean-Claude Gaudin (parti les Républicains). Il a démontré au cours de l’enquête que « toute notion de proactivité, de responsabilité et d’initiative par rapport à ses missions lui étaient totalement étrangères », avait cinglé le parquet dans son réquisitoire.

Richard Carta comparaîtra également devant la justice. Architecte désigné comme expert par le tribunal administratif de Marseille, il avait inspecté l’immeuble du 65 rue d’Aubagne, où vivaient les victimes, le 18 octobre 2018, soit trois semaines à peine avant le drame. Une inspection menée en tout juste une heure, au cours de laquelle aucun habitant n’avait été interrogé.

Les juges passeront également au crible la responsabilité de deux personnes morales. Celle de Marseille Habitat, société d’économie mixte de la Ville, propriétaire du 63 rue d’Aubagne, un immeuble vide mais totalement délabré qui s’était écroulé en même temps que le 65, et celle du cabinet Liautard, le syndic de copropriété chargé de la gestion du 65.

Dans son réquisitoire, le parquet dénonçait « un phénomène inquiétant d’accoutumance au risque » chez Marseille Habitat, soulignant « indiscutablement un refus délibéré » de cette société d’économie mixte « d’engager des travaux coûteux pour préserver des vies ». Cela afin de « privilégier la préservation des deniers ».

En décidant d’un renvoi, les juges ont prononcé un non-lieu pour les qualifications de mise en danger de la vie d’autrui.

 

Jérémy Leduc (avec AFP)

Photo de Une : AdobeStock

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