Contrairement à la tendance observée pendant de nombreuses années, les terres agricoles, dont le prix a atteint en moyenne 5 170 euros par hectare en 2008, ont été principalement achetées par les agriculteurs eux-même. Profitant notamment de la hausse des prix agricoles et donc de leurs revenus en 2007, ces derniers ont augmenté leurs achats de 1,8%. « A l'inverse du marché immobilier, le prix des terres agricoles a poursuivi sa hausse en 2008 », a expliqué Robert Levesque, directeur de Terres d'Europe, lors d'une conférence de presse.

Les transactions ont de leur côté baissé en moyenne de 3%, ce qui représente une première depuis 2004. Le prix des maisons de campagne est en baisse pour la première fois en 11 ans. Le nombre de transactions s'est écroulé de 36% entre décembre 2006 et décembre 2008. Quant aux prix des vignes, ils ont progressé en valeur et en surface de 11%. Le vignoble champenois, qui reste de très loin le plus cher, progresse encore de 15% et atteint des prix record à 830 000 euros l'hectare. Il est suivi par les vignobles alsaciens dont les prix atteignent 130 800 euros l'hectare, puis par le Bourgogne (110 300 euros/ha).

Pour la première fois depuis 1997-1998, le marché des terrains urbanisables destinés aux logements, aux infrastructures, aux zones d'activités, est par ailleurs en recul mais reste à un niveau très élevé, a expliqué la Safer. Ce marché passe de 49 000 hectares en 2007 à 45 000 en 2008, il reste toutefois en valeur globale plus élevé que le marché des terres agricoles. « L'essor de la campagne résidentielle se poursuit malgré tout. Le gaspillage des terres agricoles continue inexorablement », a dénoncé André Thevenot, le président de la Fédération nationale des Safer.

Bruno Poulard (source AFP)