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Location de matériels : de bonnes raisons d’espérer

Publié le 13 décembre 2011

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La Fédération nationale des Distributeurs, Loueurs et Réparateurs de matériels espère éviter les difficultés dans la perspective d’une éventuelle tempête économique et financière en 2012, à condition de ne pas s'échouer sur « le mur du renouvellement du parc matériels ».
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A l'occasion de la 19ème journée de la Location organisée par la fédération, qui a réuni 180 participants à Bercy-Village, le 30 novembre dernier, le président Bernard Pointet s'est dit « optimiste pour le devenir de notre métier ». À l'image du dernier trimestre, qui pourrait être le meilleur quatrième trimestre depuis 2007, 2011 a été une bonne année pour les loueurs de matériel de BTP (prévision CA 2011 3,5 Md€, +11% par rapport à 2010*). Douze mois de « respiration » qui vont être nécessaires pour affronter un passage « en apnée » qui pourrait bien durer… mais pour lequel les loueurs ont de solides atouts.

« 2012 sera moins bonne que 2011, mais pas forcément une année de baisse malgré la récession », pronostique Nicolas Bouzou, économiste, dirigeant d'Astères. «Le choc sera moins brutal pour les loueurs qu'en 2008 où les stocks étaient élevés et où personne n'a rien vu venir » précise t-il. Aujourd'hui, l'effet de surprise est passé, les loueurs ont retrouvé un niveau de chiffre d'affaires proche de celui de 2007 et les stocks sont épurés. « Il ne devrait pas y avoir de décrochage de -13% comme en 2009, plutôt -3% à -5%, puis une croissance lente pour les trois, quatre ans à venir ».

Paradoxalement, le niveau de commande du BTP, assez plat malgré le démarrage de grands projets (prévisions FFB de l'activité du bâtiment en volume : -1,9% en 2012), le taux d'utilisation des machines, trop bas pour déclencher des investissements en matériel neuf, et la volonté des entreprises de conserver leurs liquidités pour raison d'assèchement du crédit bancaire, pourraient favoriser le recours à la location, notamment celle de courte durée.

Autre point positif, le taux de pénétration de la location d'équipements, assez faible en France, laisse une marge de progression attractive pour les investisseurs. « Ce taux est actuellement de 30% et figure parmi les plus bas d'Europe », estime Nicolas Holzman de PAI Partners, fonds d'investissement institutionnel. Il pourrait atteindre les 40 à 45% soit 5 000 à 6 000 agences contre 2 600 actuellement (8 000 au Royaume-Uni en 2010, NDLA). « Pour cela, il faut investir dans le stock de renouvellement, mais aussi d'expansion ». C'est un des enjeux majeurs du secteur.

Les défis à relever

« Un des défis de la profession aujourd'hui est le renouvellement de son parc », affirme Gérard Deprez, président de Loxam. « Certaines entreprises ne pourront le renouveler dans 2 ou 3 ans sans appel d'argent. Avec l'arrêt des crédits, l'âge moyen de nos matériels va dramatiquement augmenter. Qui voudra investir dans une entreprise confrontée à une telle situation ? En Angleterre, seul l'apport d'argent frais Les bonnes raisons d’espéreren fonds propres a permis à certains de ne pas disparaître. Il y a urgence à avoir du cash flow ! » Où trouver des fonds ? En souscrivant plus de crédit bail, répond le banquier.

« Il vaut mieux éviter l'autofinancement en ce moment et rééquilibrer ses crédits entre le financement classique et le crédit bail, attractif pour les banquiers, car il nécessite deux fois moins de fonds propres », conseille Olivier Prot, du Crédit Mutuel Arkea. En se tournant vers d'autres sources de financements, comme les fonds d'investissements : « PAI réalise essentiellement des prises de participation majoritaires dans les entreprises et nous y restons en général 5 ans, c'est le temps qu'il faut pour créer de la valeur », explique Nicolas Holzman. Et en relevant le niveau des prix, préconise le loueur : « En 2011, nous n'avons pas eu de hausse de prix alors que le taux d'utilisation des matériels a augmenté », déplore Gérard Deprez. Le plus important est d'enrayer la baisse chronique depuis dix ans mais surtout la chute des tarifs de 2008 et 2009. Si l'offre n'augmente pas, nos prix devraient le faire.

« Nous finissons 2011 en trombe, 2012 va être un palier, une pause dans notre développement due à l'environnement financier », conclut Bertrand Carret, président du groupe Location du DLR. Quand on interroge les promoteurs, ils nous disent qu'il y aura pas mal de chantiers les prochains mois, en tout cas au début 2012. « Cela nous laisse le temps d’anticiper le ralentissement, de préparer des investissements de renouvellement plutôt que de développement, de continuer à épurer nos parcs et de remonter nos prix pour atterrir en douceur ».

B.P

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