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Pinault renonce pour l'instant à Suez, et change son fusil d'épaule

Publié le 22 janvier 2007

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L'homme d'affaires français François Pinault a renoncé pour le moment à lancer une OPA sur le groupe d'énergie et d'environnement Suez, et fait une entrée inattendue au capital de Vinci, entraînant l'envolée en Bourse du groupe de BTP.
La holding familiale de M. Pinault, Artémis, a indiqué vendredi qu'elle renonçait à lancer une OPA sur Suez, considérant que l'environnement n'était pas "suffisamment serein".
Alors que Suez a jugé qu'Artémis n'avait "en rien clarifié sa position", l'Autorité des marchés financiers (AMF) a indiqué que son règlement s'appliquait et que la holding ne pourrait donc pas lancer d'offre sur Suez pendant six mois, sauf à justifier "de modifications importantes dans la situation, l'environnement ou l'actionnariat" de Suez.

L'AMF avait donné à Artémis jusqu'au 2 février pour lancer ou non une offre sur Suez, engagé dans un projet de fusion avec Gaz de France. François Pinault se retire donc pour l'instant du dossier Suez, au lendemain de l'annonce de l'acquisition par Artémis de 5,1% de Vinci, le numéro un mondial des concessions et de la construction. Le titre Vinci s'est envolé vendredi à la Bourse de Paris après cette annonce, prenant 6,39% à 104,90 euros, nouveau record historique de clôture. Suez a perdu 0,89% à 38,01 euros.

Ces rebondissements ont relancé les spéculations sur les intentions de M. Pinault, qui pourrait continuer à monter au capital du groupe de BTP, alors qu'Artémis a indiqué que toutes les options "étaient ouvertes" pour la suite. François Pinault est désormais le 2e actionnaire de Vinci, détenu au 30 juin à 47,4% par des investisseurs institutionnels étrangers et à 29,8% par des institutionnels français, un capital très éclaté rendant plus facile une offensive.

"Pinault pourrait monter à 10 ou 15% de Vinci. Après, il y a plusieurs options possibles: soit il reste au niveau où il sera, soit il s'allie avec des fonds d'investissement ou des acteurs, notamment espagnols, comme les groupes de construction ACS et FCC ou d'infrastructures Abertis, pour lancer une offre sur Vinci", a estimé un analyste parisien. Même si Artémis a peu de fonds propres, une opération sur Vinci de quelque 20 milliard d'euros semblerait alors plus abordable qu'une offre de plus de 50 milliards sur Suez.

Cependant, une opération hostile sur Vinci "serait difficile car elle nécessite de braquer le management", a estimé un autre analyste. "Elle serait d'autant plus improbable en raison de la période électorale en France, alors que Vinci détient une grande partie du réseau autoroutier français" (Autoroutes du Sud de la France et Cofiroute), selon lui.

François Pinault pourrait chercher par ailleurs à développer une coopération avec Vinci, "mais une opération liée à Suez serait peu probable", selon cet analyste, jugeant que Vinci, qui a repoussé l'an dernier une offre de rapprochement de Veolia Environnement, "ne veut pas se tourner vers ce secteur". Selon les schémas évoqués récemment dans la presse, M. Pinault aurait pu s'allier à Veolia Environnement, Vinci ou Wendel Investissement pour lancer une offre sur Suez et se partager les activités environnement du groupe.

Sans racheter Suez, M. Pinault, qui possède déjà 2,1% de Bouygues, pourrait chercher à tisser sa toile dans le secteur des services aux collectivités à travers des participations. Toujours selon cet analyste, "son idée pourrait être de se mettre dans les industries qui relèvent de la gestion publique, que ce soit l'environnement, l'électricité, les concessions autoroutières, les parkings".

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