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Semaine de mobilisation pour les patrons "étouffés" par les charges

Publié le 01 décembre 2014

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Ce lundi marquait le début d'une semaine de mobilisation pour le patronat français qui dénonce l'accumulation des normes et le poids des taxes. Si le Medef, la CGPME et l'UPA sont unies sur le fond du mouvement, elles ont choisi des formes différentes. Ainsi, tandis que la première lance des réunions de militants et une campagne sur les réseaux sociaux, la seconde a appelé à des manifestations de rue le 1er décembre et la troisième mise sur une lettre ouverte à François Hollande.
Semaine de mobilisation pour les patrons "étouffés" par les charges - Batiweb

Battre le pavé en brandissant des pancartese n'est pas dans leurs habitudes. Et pourtant, les patrons français sont descendus dans la rue de Paris et Toulouse ce lundi, premier jour d'une semaine de mobilisation des trois grandes organisations patronales décidée en commun, mais menée séparément.

En effet, tandis que le Medef lance des réunions de militants et une campagne sur les réseaux sociaux, la confédération des petites et moyennes entreprises  (CGPME) a appelé à des manifestations de rue le 1er décembre et l'union professionnelle artisanales (UPA) mise sur une lettre ouverte à François Hollande.

« Notre économie va mal. Elle est bridée par 30 années d'une politique qui a progressivement étouffé les entreprises de toutes tailles par une accumulation de charges, de contraintes, de taxes et de sanctions », avaient-elle déclaré à la mi-novembre en annonçant leur mouvement, qu'elles veulent non marqué politiquement.

Les patrons entendent par ce biais exprimer leur « ras-le-bol sur une fiscalité qui continue d'augmenter, contrairement aux promesses du pacte de responsabilité », a déclaré le président du Medef, Pierre Gattaz, ce lundi sur Europe 1. « Nous sommes asphyxiés par ces charges », a-t-il ajouté, chiffrant la hausse de la fiscalité de entreprises à quelque 42 milliards d'euros sur la période 2010-2015, dont « 21 milliards de la responsabilité de Sarkozy-Fillon et 21 milliards de la responsabilité de François Hollande et des ses gouvernements ».

Ministère de l'Economie cadenassé

Le secrétaire général de la CGPME, Jean-Eudes du Mesnil, expliquait quant à lui récemment qu'« il y a une exaspération des chefs d'entreprise et une souffrance face à une situation économique très difficile.» Et ce dernier d'insister sur trois points : «le compte pénibilité, l'interdiction d'embaucher quelqu'un moins de 24 heures par semaine et l'obligation d'informer les salariés en cas de cession d'entreprise ».

Quant au secrétaire général de l'UPA, Pierre Burban, il déplore « une baisse d'activité depuis le premier trimestre 2012 » et « une angoisse de l'avenir chez nos chefs d'entreprise, qui ont mis leurs propres deniers pour construire l'entreprise et verront leurs biens disparaître avec elle, si elle disparaît, sans avoir le filet de sécurité de l'assurance chômage.»

La plus visible de ces actions est la manifestation de lundi, à l'appel de la CGPME, du jamais vu de la part de cette confédération depuis l'introduction de la semaine de 35 heures de travail au début des années 2000. Près de 10 000 personnes selon les organisateurs ont ainsi défilé à Paris derrière le slogan « PME/TPE CadenASSEZ! Libérez nos entreprises! ». En écho à la phrase « j'aime l'entreprise » du Premier ministre Manuel Valls, les manifestants s'étaient munis de cadenas pour témoigner « à la fois une déclaration d'amour et en même temps un moyen, quand vous êtes liés, de ne pas pouvoir s'en sortir », a commenté le secrétaire général de la CGPME, Jean-Eudes du Mesnil. Le cortège parisien s'est arrêté au ministère de l’Économie pour le cadenassé avant que le président de la CGPME, Jean-François Roubaud ne prenne la parole.

Lettre ouverte à François Hollande

L'UPA a écrit une lettre ouverte publiée dans plus de 60 quotidiens au président François Hollande ce 2 décembre et fera faire un tour de sept grandes villes de France à un autocar bariolé de ses couleurs bleu, rouge et jaune et portant le slogan « la croissance et l'emploi, c'est nous! ».

« Monsieur le Président, il est encore temps d’agir pour redonner à nos entreprises la capacité, de développer leur chiffre d’affaires, d’investir, d’embaucher, de former les chefs d’entreprise, les salariés, les apprentis, de faire découvrir aux jeunes nos métiers, bref de remettre le pays sur le chemin de la croissance, » interpelle ainsi l'organisation dans sa lettre appellant le chef de l’État à prendre onze décisions « sans délai.»

Suppressions le compte pénibilité, abandon de l'obligation d’informer les salariés en cas de cession de l’entreprise, baisse directe et généralisée des charges sociales... ces dernières portent sur « l’annulation de décisions qui plombent les entreprises » ou sur « l’engagement de politiques enfin destinées aux entreprises de proximité », détaille l'UPA dans un communiqué.

Le 3 décembre, est prévu à Lyon un rassemblement commun aux trois organisations auquel de nombreux chefs d’entreprise de proximité ont d’ores et déjà prévu de se rendre. 


A. LG (avec AFP)
© franz massard
 

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