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Construction durable : Saint-Gobain sort son 2ème baromètre

Publié le 23 avril 2024

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Lancé l’année dernière par le groupe Saint-Gobain, l’Observatoire de la Construction durable sort son second baromètre. Pour rappel, le document sonde les tendances parmi les professionnels dans ce chantier à la fois écologique, mais aussi social.
Construction durable : Saint-Gobain sort son 2ème baromètre - Batiweb

Saint-Gobain expose depuis 2021 son ambition de devenir « un leader mondial de la construction durable ». Si le géant des matériaux de construction développe des solutions et démarches en interne en sens, il cherche à aller au-delà du corporate. 

C’est en tout cas ce qu’il montre à travers son Observatoire de la construction durable, fondé en 2023 et à l’origine d’un baromètre dédié. Ce dernier « prend le pouls de la construction durable dans le monde. Il recueille les perceptions qu'ont nos publics sur la construction durable et donne les grandes tendances », décrit Laurence Pernot, vice-présidente de la communication du groupe, lors de la présentation des chiffres, ce mardi 23 avril. 

Mené en 2024 sur 22 pays - contre 10 en 2023 - le baromètre réunit les réponses de 1760 répondants, avec une bonne représentativité des parties prenantes : professionnels de la construction, étudiants, associations, élus locaux…

La construction durable, une notion prioritaire…

 

Premier chiffre : pour 95 % des acteurs interrogés, la construction durable est importante (28 %), voire prioritaire (68 %), contre 5 % la jugeant secondaire. 

Le degré d’urgence de la construction durable varie toutefois selon la zone géographique. Ainsi, si c’est une priorité en Europe (67 %), elle l’est moins dans certains États membres comme en Pologne (38 %), en Tchéquie (44 %), mais plus importante du côté de l’Egypte (54 %).

Pareil en ce qui concerne la connaissance de la construction durable. Si l’Europe compte le plus d’acteurs se déclarant avertis sur le sujet (64 %, sur une moyenne mondiale de 61 %), la Tchéquie fait encore une fois partie les moins sensibilisés (48 %), avec le Vietnam (33 %) et l’Afrique du Sud (45 %). Si l’on se concentre par type d’acteur, les étudiants semblent mieux éclairés (74 %) que les élus (45 %). Ce qui n'est guère surprenant, quand on sait que de plus en plus de formations mettent le curseur sur la construction durable.

Pour ce qui est de la persévérance dans ce domaine, 87 % des acteurs veulent aller plus loin, contre 9 % se contentant de ce qui est déjà appliqué et 5 % voulant faire marche arrière. Les professionnels et organisations d'Inde et de Turquie affichent la moins forte volonté, avec respectivement 16 % et 15 % souhaitant revenir en arrière. 

Toutefois, Pascal Eveillard, directeur construction durable de Saint-Gobain nuance qu'en Inde, « compte tenu des enjeux de démographie, la priorité c'est de réussir à donner un toit et de construire pour tous », tandis qu’en Turquie, l'impact des séismes « repositionne les enjeux les uns par rapport aux autres ». 

…mais pas forcément bien définie

 

Quand on leur demande de définir la construction durable, les sondés l’associent majoritairement à l’efficacité énergétique (42 %) et à la neutralité carbone (33 %)

La circularité et la réduction des déchets arrivent en cinquième place, tandis que le bien-être et la santé des occupants ainsi que la résilience aux risques climatiques arrivent en bas du classement. Ces deux derniers critères arrivent également dans les derniers objectifs de la construction durable. 

« Il y a du coup un véritable effort de pédagogie (…). Chez Saint-Gobain, on pousse sur une définition, qui combine à la fois les aspects environnementaux et sociaux, mais qui atteint également la dimension économique », expose ce dernier. 

Quels leviers pour accélérer la construction durable ? 

 

Selon le baromètre de la Construction durable, trois grands leviers sont à développer pour déployer la construction durable à l’échelle globale. D’abord, la sensibilisation du grand public, mentionnée par 31 % des acteurs interrogés

Vient ensuite l’amélioration de la compétitivité et du coût de cette construction durable. « Quel que soit le produit qu'on cherche à fabriquer, si on intègre la durabilité trop tard dans le processus d'innovation, on génère des surcoûts. Inversement, si le concepteur, dès le début a en tête des objectifs de durabilité, il va être capable de maîtriser un certain nombre de coûts par la conception », que ce soit d’un point de vue matériel comme assurantiel, remarque à ce propos Pascal Eveillard. 

Enfin, on trouve l’enjeu de cohésion des parties prenantes. « Chacun éprouve et exprime une frustration forte d'être dans un secteur qui reste encore trop siloté, donc [il faut avoir] beaucoup plus de fluidité entre les acteurs, beaucoup plus de partage d'expérience (…) et beaucoup plus de coopération », abonde le directeur construction durable de Saint-Gobain. 

Point important à souligner : les réglementations et aides publiques, fortement déployées à l’échelle française et européenne, notamment, sont considérés comme des leviers secondaires par le panel.  Cela reflète « une perception parfois négative de ces normes parce qu'elles changent souvent », et la nécessité d'une « stabilité des politiques publiques sur la construction en règle générale, pour aider les petits professionels, notamment », note Laurence Pernot. 

Des paroles qui ne suivent pas forcément les actes

 

Cependant, le baromètre révèle que, peu importe le degré de formation, d’information, de bonne volonté, les principes et paroles ne suivent pas forcément les actes. 

Par exemple, si la construction durable est une plus-value sur le marché de l’emploi chez 74 % des étudiants sondés, seulement 61 % se sentent prêts à accepter une offre d’emploi intégrant ce critère

Côté marchés publics, la dimension durable est certes importante pour 87 % des élus interrogés, 41 % déclarent ne pas être prêts à exclure les projets y faisant abstraction.

 

La rénovation énergétique, un chantier à mieux organiser en France

 

La rénovation énergétique reste toutefois en retard en France. Pour accélérer ce vaste chantier, trois leviers sont identifiés : 

  • Systématiser des process et bonnes pratiques. Il convient d’établir un diagnostic préalable aux travaux à mener, s’appuyer sur les conseils d’un expert et avoir une vision de la rénovation globale
  • Organiser et industrialiser la filière : pousser la formation (initiale et continue) de l’ensemble des professionnels impliqués (architectes, architectes, bureaux d’études…), favoriser la collaboration afin de les travaux et créer des échanges entre concepteurs, fabricants et entreprises du bâtiment
  • Mieux informer et accompagner les propriétaires. C’est en tout cas le but du gouvernement à travers son réseau France Rénov’ et ses Accompagnateurs Rénov’. Le volet financement des chantiers, question épineuse de la rénovation énergétique, fait également partie des préoccupations. 

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock 

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