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Rentrée chargée pour le diagnostic immobilier

Publié le 14 janvier 2013

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Samedi dernier s'est tenue la première assemblée générale de l'UNDI (Union nationale des Diagnostiqueurs Immobilier). Retour sur le pourquoi de cette Union et sur l'actualité chargée de cette profession.
Rentrée chargée pour le diagnostic immobilier - Batiweb

L'UNDI (Union nationale des Diagnostiqueurs Immobilier) a tenu sa première assemblée générale le samedi 12 janvier 2013. Elle a ainsi élu un nouveau Conseil d'administration de sept personnes, qui s'est réuni dans la foulée pour élire son président, en la personne de Pierre-Yves Sachot. 

« Les trois principales fédérations [CDI-Fnaim, FNECI, FIDI], celles entendues par les décideurs des Ministères, présentent des tares dans leurs statuts ou leurs directions qui en font des outils assez peu propices à représenter les intérêts et à faire entendre la voix des diagnostiqueurs de terrain », écrit l’Union sur son site. « Notre voix de diagnostiqueur de terrain est noyée dans un certain nombre d'exigences d'autres personnes, et on a du mal à faire entendre les difficultés que l’on rencontre sur le terrain », complète Christophe Hadri, membre du Conseil d'administration de l’UNDI.

Plusieurs mouvements nés en 2012 ont conduit à la création de l'UNDI. Tout d’abord la proposition de créer un Ordre professionnel, puis l’envie de générer une discussion à l'occasion des Rendez-Vous du Diagnostic Immobilier en mars, et un certain ras-le-bol des professionnels. Plutôt que de ne pas se sentir représenté par les gens qui sont censés le faire, un certain nombre de professionnels ont décidé de créer leur propre syndicat, pour mieux rendre compte de leur vécu au quotidien du métier de diagnostiqueur immobilier. 

Des formateurs-certificateurs-vendeurs 

A l’origine de cette nouvelle Union : « le malaise des professionnels praticiens du diagnostic immobilier, qui se retrouvent coincés entre la volonté de faire correctement et honnêtement leur métier, et l'exigence d’extrême rentabilité imposée par les pratiques commerciales agressives de certains, dans un contexte où les gardes-fous mis en place ne jouent pas efficacement leur rôle ». 

Il faut savoir en effet que le professionnel est obligé d'être certifié. « Plusieurs acteurs, historiquement formateurs, se sont lancés sur le créneau de la certification. Et proposent ainsi de vous former, pour vous certifier, pour vous vendre le matériel. Le système est faussé car la certification devait filtrer les compétences. Or, celui qui se lance ne peut que réussir à partir du moment où il peut payer sa formation », constate Pierre-Yves Sachot, Président de l’UNDI.

« Avec les dernières décisions qui ont été prises, toutes les solutions avancées ne vont conduire à rien d'exceptionnel à mon sens sauf à tuer les quelques personnes qui voulaient encore bien faire leur boulot », surenchérit Christophe Hadri.

Pour rappel, les modifications pour le DPE ont été repoussées au 1er avril car les logiciels n’étaient pas prêts. Mais la certification à deux vitesses est bel et bien entrée en vigueur au 1er janvier. Elle définit deux niveaux de certification : la certification sans mention, appelée aussi diagnostic de performance énergétique individuel (propre aux maisons individuelles, appartements…); et la certification avec mention, appelée aussi diagnostic de performance énergétique tout type de bâtiment (correspondant aux bâtiments tertiaires). 

Un DPE plus long mais pas plus cher

Une évolution qui ne va « pas tout à fait dans le bon sens, au niveau du DPE notamment, car on a une méthode de calcul augmentée au niveau de la difficulté. Or le problème ne venait pas du nombre de points de contrôle mais de la compétence des gens qui le réalisaient. Le système permettait aux diagnostiqueurs de se créer un fond de commerce en créant de beaux DPE à mettre en vitrine », résume M. Sachot. « Comme le nouveau DPE demande plus de temps, les diagnostiqueur vont soit augmenter leurs tarifs soit bâcler le travail ».

Dans ce contexte, l’UNDI garde espoir et avance des pistes : communiquer sur le diagnostic en lui-même, les particuliers ne connaissant que le DPE et ignorant les diagnostics amiante, plomb, et électricité. Remettre à leur place certains diagnostics plus importants que la performance énergétique. Il en va de la sécurité des personnes (gaz, électricité), et de la santé publique (amiante, plomb). Des diagnostics pourtant obligatoires, en cas de vente notamment. 

Un métier commercial qui devrait être libéral

A mettre en place assez rapidement : une mise à niveau de la partie location. Aujourd’hui, pour le gaz et l’électricité, le propriétaire n’est pas obligé de faire le diagnostic. Avec cette différence de traitement, le propriétaire est protégé, mais pas le locataire. 

« Une des solutions pourrait être celle d'un Ordre professionnel afin que la profession participe plus activement a son autorégulation, encadrer les tarifs, en faire un métier libéral et non commercial. Difficultés : il faut créer une loi, et Bruxelles est contre tout Ordre professionnel. C’est un chantier sur du moyen terme, à trois ans », précise le Président.

Enfin, devenir assez représentatif pour participer aux commissions d'écriture des normes, où même les fédérations existantes n'ont pas su s'imposer correctement. « On est consulté pour faire de la figuration ».

Changements dans le DPE à partir du 1er avril 2013

1. Soustraire la production d’énergie du bâtiment : avant c’était possible uniquement dans certains cas. Aujourd’hui, quel que soit le cas, la production énergétique du bâtiment peut être soustraite à ses consommations pour établir le DPE. 

2. Préciser les données utilisées : il faudra indiquer l’intégralité des données définissant le bâtiment utilisées dans la méthode de calcul. Et, expliquer les éléments spécifiques non pris en compte par la méthode de calcul. 

3. Trois étiquettes pour le tertiaire : il y aura désormais 3 étiquettes pour le tertiaire, adaptées aux différentes occupations. Une pour les bureaux, une pour les commerces et une pour les autres bâtiments (enseignements, soins, …). 

4. Fin de la SHON (Surface hors œuvre nette) dans le tertiaire : aussi, la SHON ne sera plus utilisée dans les DPE des immeubles tertiaires. Les diagnostiqueurs devront parler de kWh par m² de surface thermique.
Attention, depuis le 1er mars 2012, la SHON et la SHOB (surface hors œuvre brute) seront remplacée par le calcul de la surface dite « surface de plancher »

5. Méthode de factures pour bâtiments anciens : un DPE peut être réalisé par la méthode dite de calculs ou celle dite des factures (à partir des factures). Il était possible d’utiliser la méthode de calculs pour réaliser le DPE lors de la vente d’un immeuble construit avant 48. Désormais, il faudra systématiquement employer la méthode des factures pour réaliser le DPE d’un immeuble ancien. 

6. Exclusion des centres commerciaux : les deux arrêtés ne concernent pas les centres commerciaux, ayant une gestion différente des autres bâtiments tertiaires. Un autre arrêté établira prochainement un DPE dédié à ce type de bâtiment. Il devrait être publié d’ici quelques semaines. 

7. Une nouvelle méthode à venir : toutes les informations sur la méthode de calculs dite 3CL (sous réserve de validation par le commissaire à la simplification des normes) se trouvent sur le site officiel de la RT.


Aller plus loin


- Télécharger les statuts de l'Undi



Laurent Perrin

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