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En Europe comme en France, le bâtiment est le plus à jour dans ses paiements

Publié le 10 octobre 2023

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Suite au dernier bilan des défaillances d’entreprises françaises au second trimestre 2023, Altares se penche sur les chiffres du premier semestre 2023, avec un comparatif entre la France et l’Europe. On retient notamment que le bâtiment se montre « exemplaire », tandis que l’immobilier « dérape fortement »
En Europe comme en France, le bâtiment est le plus à jour dans ses paiements - Batiweb

Les défaillances d’entreprises en France étaient toujours en hausse ce 2ème trimestre 2023, selon la dernière conjoncture Altares. Une évolution moins forte qu’au 1er trimestre 2023, mais qui surpasse les niveaux d’avant pandémie et flirte avec ceux de 2016, période de crise financière. 

C’est à partir de ce constat que le cabinet Altares, expert de la donnée d’entreprise, a pu dresser un comparatif avec l'Europe, sur la totalité du 1er semestre 2023. 

En France comme en Europe, la moitié des entreprises paye ses factures à temps

 

Premiers chiffres :  1 entreprise sur 2 paye ses factures à temps, en France comme en Europe. 

« Ce chiffre ne doit pas masquer cependant la recrudescence des gros retardataires (plus de 30 jours). Une situation particulièrement préoccupante chez les plus petites structures », lit-on dans le rapport. 

« Au cours de ce premier semestre 2023, dans un contexte de ralentissement de l’activité conjugué à une inflation toujours forte et des taux d’intérêt plus élevés, l’étau s’est resserré sur les trésoreries et a contrarié les bonnes intentions observées en 2022 », rappelle Thierry Millon, directeur des études Altares.

L’intéressé va plus loin dans son analyse : « Les organisations retrouvent leurs anciennes habitudes, semblant ne pas pouvoir durablement s’écarter du référentiel des 12 jours en France et 13 jours en Europe en moyenne. L’initiative de la Commission européenne visant à ramener les délais de règlement à 30 jours va devoir composer avec des habitudes de paiements interentreprises très contrastées au sein de l’Europe ». 

Carte des moyennes de retards de paiements en Europe au S1 2023 - Source : Altares
Carte des moyennes de retards de paiements en Europe au S1 2023 - Source : Altares

Les signaux sont quand même encourageants comparé à ceux d’avant-crise. Notamment pour les entreprises françaises, qui étaient quatre sur dix avant Covid et à peine une sur trois durant la pandémie à régler leur paiement à l’heure. 

Le bâtiment « exemplaire », l’immobilier « dérape fortement » 

 

Si, en 2022, les petites structures renouaient avec leurs comportements d’avant crise du Covid, plus précisément en dessous des 12 jours, les « premières analyses de l’été confirment l’incertitude du premier semestre », note Thierry Millon. « Les PME restent à la peine. Mais c’est sur le périmètre des très petites entreprises que les tensions seraient les plus fortes. Les TPE de moins de trois salariés pourraient approcher 13 jours de retard sur le troisième trimestre 2023, un niveau très inhabituel pour une population généralement contrainte à des règlements plus prompts », expose le directeur des études Altares.

Comparaison des moyennes de retards de paiements France/Europe entre différents secteurs - Source : Altares
Comparaison des moyennes de retards de paiements France/Europe entre différents secteurs - Source : Altares

En comparaison, les ETI et grandes entreprises de plus de 1000 salariés s’éloignent de l’amélioration enregistrée l’année précédente. Autrefois à 16,5 jours durant l’été 2022, la moyenne des retards s’établit à 17,7 au 2ème trimestre. 

De quoi alerter les entreprises de la construction, dont le tissu économique se compose en grande majorité de petites structures.

Pourtant, en France comme en Europe, le bâtiment observe la moyenne la plus basse en termes de retards de paiement, respectivement de 8,3 et de 10,6 jours au premier semestre 2023.
 
« L’immobilier, en revanche, dérape fortement », relève Altares. En France, ce secteur compte le retard de paiement le plus fort (18,5 jours). La moyenne s’empire l’échelle européenne (14,3 jours) comparé à 2022 (13,9 jours) mais reste en dessous de la moyenne de 2021 (15,1 jours). 

Peu surprenant, quand on apprend que « la promotion immobilière dépasse désormais les 26 jours de retard de paiement en moyenne », selon Altares. À préciser que la situation de l’immobilier neuf ne semble pas s’améliorer au second trimestre 2023, comme en témoigne la dernière conjoncture FPI.

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock 

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