Alors que l'économie allemande a affiché une croissance du Produit intérieur brut (PIB) vigoureuse, qui devrait ressortir de l'ordre de 3,7%, le chiffre d'affaires du secteur a reculé de 1% en 2010. « Pour 2011 l'industrie du BTP table au mieux sur un chiffre d'affaires stable, mais un recul de jusqu'à 1% est possible aussi », a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la fédération, Herbert Bodner, également patron du numéro deux allemand du BTP, Bilfinger Berger.

La construction de logements a fait un bond, mais tous les autres domaines ont souffert, a expliqué M. Bodner. La faiblesse du marché des chantiers publics est particulièrement décevante, a-t-il commenté, alors que Berlin a initié en 2009 puis en 2010 deux programmes de conjoncture d'envergure. Mais la situation financière des communes allemandes et si dégradée que beaucoup d'entre elles ont utilisé ces fonds pour équilibrer leur budget, et pas pour investir, a-t-il expliqué.

L'un des plus gros employeurs en Allemagne

La situation dans ce segment va encore empirer, prévoit M. Bodner, alors que la rigueur budgétaire est plus que jamais à l'ordre du jour. En revanche les entreprises allemandes, dopées par la reprise, pourraient recommencer à investir dans de nouveaux sièges sociaux, bureaux et usines cette année. Le BTP est l'un des plus gros employeurs en Allemagne, avec quelque 715 000 salariés. Le numéro un du secteur, Hochtief, est sur le point de passer aux mains de l'espagnol ACS, n'ayant pas réussi à contrer une offre qu'il considère comme hostile de ce dernier.

« Ce sont des entreprises comme Hochtief qui font de l'Allemagne un pays à l'industrie forte », a estimé M. Bodner, critiquant à demi-mot le gouvernement allemand qui est resté sourd aux appels de Hochtief à une modification du droit sur les rachats de société. « Je tiens l'idée que des rachats hostiles créent de la valeur en Allemagne pour fausse », a-t-il ajouté, en réponse au ministre de l'Economie Rainer Brüderle qui avait déclaré accueillir volontiers des investissements étrangers.

B.P (source AFP)