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En Bulgarie, les Britanniques s'installent, et les locaux s'expatrient

Publié le 16 août 2006

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La région pittoresque de Drianovo dans le centre de la Bulgarie, attire de nombreux Britanniques qui y achètent des maisons, alors même que beaucoup de locaux, chassés par le chômage, partent gagner leur pain à l'étranger.
Au pied de la chaîne montagneuse des Balkans qui donne son nom à la péninsule balkanique, un ex-pilote de l'armée britannique, Keith Davis et sa femme Angela, ont élu domicile dans une maison traditionnelle du village de Gostilitsa, près de Drianovo.
La législation bulgare n'autorisant l'achat de terrain que par des entreprises, ils ont fondé la leur, Outdoor adventure, et comptent créer une école de sports et louer des chevaux. Entourée de ses trois chiens, Angela, restaure elle-même les dessins estompés d'un bahut. "C'est un beau pays. Nous cherchions à vivre près de la nature dans un endroit qui ne soit pas gâté par l'activité humaine", dit-elle. Petit inconvénient: l'eau ne leur parvient que sporadiquement en raison d'une infrastructure vieillie, alors qu'ils ont fait construire une piscine profonde permettant des plongées.

"Quand il y a de l'eau il n'y a pas d'électricité et vice-versa", confirme, plus amusée qu'agacée, une autre résidente Joyce McGlone, galeriste écossaise qui, avec son époux Peter croit toujours avoir trouvé son bonheur dans une maison à vaste cour et à vue panoramique sur les hauteurs. Dessislava Dianova, la voisine, est ravie de pratiquer son anglais scolaire et de le faire apprendre à son jeune fils. Ils aident les McGlone à rénover leur propriété qu'ils surveillent lors des absences des Ecossais.

"Plus de 70 maisons sont achetées par des étrangers, la plupart des Britanniques, mais aussi des Italiens et un Belge qui a ouvert un atelier alimenté en bio-carburant", indique Diana Stefanova, une responsable à la mairie. Selon un rapport gouvernemental diffusé jeudi 1.152 Britanniques ont demandé en 2005 un permis de séjour de longue durée, soit deux fois plus qu'en 2004, notamment sur la mer Noire et dans des stations de ski.

"L'intérêt pour l'immobilier en Bulgarie est évident depuis deux-trois ans, à cause des prix plus compétitifs qu'en Espagne, au Portugal et en Croatie", explique Julian Guéorguiev, un des propriétaires de SimpliBulgaria. Cette entreprise bulgaro-britannique a construit un village de vacances à côté du village de Guech, dans le style traditionnel de la renaissance bulgare. "Nous répondons à la tendance mondiale en hausse du tourisme écologique.

L'analyse des projets d'investissement en Europe montre que les prix pour ce type de tourisme sont deux fois plus élevés que pour le tourisme traditionnel au bord de la mer", explique M. Guéorguiev. Quelque 200 personnes seront employés dans la construction, puis 60 à 70 dans la gestion, ce qui est bienvenu dans une région à 12-13% de chômage. La petite ville de Drianovo, chef-lieu de la région, souffre d'une baisse des activités de l'usine à wagons, qui était la principale source d'emplois. Du coup c'est l'exode. "Nombre d'habitants travaillent à l'étranger", admet le maire Daniel Dankov, "mais nous comptons sur le tourisme pour renverser cette tendance".

"Un habitant sur dix est en Grèce, en Espagne, en Italie ou aux Etats-Unis", affirme Iliana, une vendeuse qui a, elle aussi, soigné des personnes âgées en Grèce avant de rentrer s'occuper de ses petits-enfants.

Vassil, un plombier, travaille la moitié de l'année en Italie, surtout pour les vendanges. "Ce que je gagne ici ne permet pas de survivre, je pars donc avec ma femme et mon fils qui manque l'école. En deux ans nous avons déjà gagné assez pour rénover notre maison et acheter une voiture", dit-il.

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