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En France, la performance énergétique des logements gagne en importance

Publié le 18 octobre 2023

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En plus de l’impact des crises sur la façon d’habiter des Français, le baromètre Qualitel 2023 analyse la place accordée par les Français à la performance énergétique de leur logement. Depuis ces trois dernières années, on remarque une importance croissante de la sobriété et la rénovation énergétiques de l’habitat.
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En première partie du baromètre Qualitel 2023, nous découvrions l’impact des crises connues ces trois dernières années sur la façon d’habiter des Français. Plus de loisirs à domicile, plus de télétravail, plus de mobilités douces, plus d’habitat intergénérationnel… Les usages changent. 

Mais qu’en est-il des consommations, voire de la performance énergétique des logements ? Réponses de l’association et des intervenants lors de la présentation du baromètre.

Place à la sobriété…

 

Première observation dans le baromètre Qualitel, les Français sondés par Ipsos font preuve de plus de sobriété. 

Déjà pour le chauffage : par rapport à 2020, ils sont deux fois plus à régler la température de leur pièce principale à moins de 20°C en hiver (de 29 % à 60 %). Sûrement l’effet de la recommandation chauffage à 19°C, émise par le gouvernement dans son plan de sobriété énergétique, il y a un an. Lorsqu’ils sont absents, 50 % utilisent un dispositif de programmation du thermostat pour régler leur température à 16°C ou moins. 

Mais il n’y a pas forcément besoin de connectivité pour améliorer le confort thermique, si, dès la conception, le logement est déjà paré. « J’aime bien qu'on travaille déjà sur le passif avant de travailler sur l'actif », soutient notamment Jean-Michel Woulkoff, président de l’Union des Architectes (UNSFA). « Le passif, c'est l'intelligence qu'on va mettre dans la conception du bâtiment, ce qui évitera derrière de mettre des équipements. Parce qu’on peut très bien trouver un logement très bien isolé, mais si c'est pour mettre des clims réversibles à l'intérieur et consommer de l'électricité pendant, on aura raté une marche. Parce que ça veut dire que si on avait travaillé déjà sur la façon de gérer les apports caloriques d'été, on n'aurait pas peut être pas forcément besoin d'une clim, mais peut-être que du rafraîchissement », développe-t-il.

La sobriété s’applique également en termes de consommation d’eau : 41 % des Français prennent moins souvent des bains. Derrière ce geste, 67 % des ménages souhaitent réduire le montant de leur facture, tandis qu’un quart seulement le fait pour des raisons écologiques.

La douche est aussi ciblée par la sobriété. 48 % y passent moins de temps, dont la majorité toujours des questions d’économies (90 %). 70 % des répondants le font cependant pour des raisons écologiques. 

« Donc on a vraiment ces deux choses, économie et écologie,  qui sont très liées », constate Estelle Chandèze, directrice adjointe du service Line Corporate Reputation chez Ipsos

Parmi les autres gestes du quotidien, pour économiser de l’électricité, 36 % font tourner leurs appareils électroménagers en heures creuses, 32 % font moins fréquemment des lessives séparées ou des lave-vaisselle moins remplis. Le sèche-linge a été également délaissé par 8 % d’entre eux. 


… voire aux travaux de rénovation énergétique

 

Au lendemain de l’annonce de la réforme MaPrimeRénov’, le 7ème baromètre Qualitel en dit plus sur les intentions des Français en matières de rénovation énergétique. 47 % ont déclaré avoir déjà réalisé au moins un type de chantier de rénovation énergétique dans leur logement ces 5 dernières années

Parmi les principaux travaux cités, on retrouve « le système de chauffage, l’isolation, en particulier de la toiture ou des combles, le remplacement des fenêtres. Donc c'est une proportion qui est quand même assez significative », souligne Estelle Chandèze. Une bonne partie de ces travaux montre des résultats : meilleur confort en général (43 %), baisse de la facture d’énergie (39 %), voire un meilleur confort thermique (38 %). 

45 % pensent devoir réaliser des travaux pour améliorer la performance énergétique de leur logement. 

Des freins à cette dynamique existent cependant, lié entre autres à un manque d’information des Français sur les gestes d’entretien à mener, en particulier chez les locataires. Il faut dire qu’« on a souvent aussi des messages contradictoires. J'imagine tous ceux qui ont fait des travaux ces dernières années, à qui on a dit il faut mettre les chaudières gaz, et là on leur dit non, il faut mettre des pompes à chaleur (PAC). Bien sûr qu'ils n'y comprennent plus rien », note de son côté Lionel Causse, député et président du Conseil national de l’habitat. 

Le dernier baromètre Qualitel relève également que 48 % des sondés déclarent ne pas connaitre ou avoir une vague connaissance de ce qu’est le Diagnostic de Performance Energétique (DPE). Parmi ceux qui savent, 41 % qui ne connaissent pas la note énergétique de leur logement. En outre, seulement 22 % connaissent le carnet d’information du logement. 

Pour rappel, l’État souhaite « qu'il y ait, en 2050, une carte vitale, une carte d'identité du logement. J’ai le plaisir de dire qu'en fait, elle existe déjà quelque part, puisque dans le cadre du carnet d'informations du logement, Qualitel a développé un outil qui s’appelle Cléa, qui répond parfaitement à ça, qui est déjà une réponse en termes de carnet d'informations du logement, de suivi des consommations, de connexion au compteur intelligent, de bons gestes et de comparaison de ces consommations avant/après rénovation », souligne Antoine Desbarrières, directeur de Qualitel. 

À propos des rénovations, alors que la fiabilité du RGE est remise en question, l’association a lancé une certification rénovation RGE, qui « s’adresse à des rénovateurs globaux. Donc on est vraiment sur l'ensemble de la rénovation avec un objectif de performance. Et on s'intéresse à des acteurs qui ont la capacité à porter ces projets avec une organisation appropriée et la sélection d'entreprises, qui doivent être toutes des entreprises elles-mêmes RGE », nous détaille notamment Antoine Desbarrières. 

« Soit ils maîtrisent un corps d’état, soit ils doivent faire appel à des entreprises elles-mêmes qualifiées RGE. Donc nous auditons sa capacité à faire, et nous faisons des contrôles par sondage sur les opérations qui ont fait l'objet d'une rénovation, pour nous assurer que le niveau de qualité réalisé est conforme aux exigences en termes de moyens et de résultats sur cette rénovation », indique-t-il. 

Les chiffres du baromètre Qualitel 2023 sont à retrouver dans la vidéo ci-dessous :

Virginie Kroun
Photo de Une : V.K

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