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Finances publiques en 2024 : des révisions budgétaires dommageables au BTP ?

Publié le 16 mai 2023

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Lors d’une interview sur CNEWS ce mardi 16 mai, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a évoqué de potentielles économies sur le budget 2024. Deux secteurs seraient particulièrement touchés par ces abattements budgétaires : le travail et le logement. Mais quel impact cela représenterait pour le BTP ?
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Inflation dans la grande distribution et allégements fiscaux pour les ménages moyens ont fait partie des sujets abordés par Gabriel Attal, ce mardi 16 mai, sur le plateau de CNEWS. 

Le ministre des Comptes publics n’a d’ailleurs pas hésité à défendre les baisses d’impôts du gouvernement, alors que la France est confrontée à une dette publique de 3 milliards d’euros actuellement. 

« Ce qu’on a constaté c’est qu’en baissant certains impôts, on reçoit plus d’impôts. Je vous donne un exemple, l’impôt sur les sociétés, on l’a passé de 33 % en 2017 à 25 % en 2022. Et ça concerne toutes nos entreprises - les PME, etc. On collecte plus d’impôts sur les sociétés à un taux de 25 %, qu’à l’époque où il était à 33 %, 15 milliards de plus. Pourquoi ? Parce que quand vous baissez certains impôts, notamment ceux qui pèsent sur l’économie et sur le travail, vous permettez beaucoup plus à l’activité de se développer », défendait l’intéressé auprès de la journaliste Laurence Ferrari. 

Pour autant, à l’échelle des entreprises du bâtiment, constituées en majorité de petites structures, cette réponse fiscale ne semble pas suffisante. Surtout face à l’inflation ambiante, impactant tant l’approvisionnement en matériaux des professionnels et que la demande de travaux en raison d’un plus faible pouvoir d’achat chez les particuliers, par exemple. 

C’est ce que constatait la Capeb dans sa dernière conjoncture exposée, le 11 mai dernier. Le représentant de l’artisanat du bâtiment avait d’ailleurs réitéré plusieurs demandes auprès du gouvernement, comme le renforcement de la crédibilité des dispositifs RGE et CEE, afin de dynamiser le secteur entretien-amélioration, qui a porté l’activité globale ce 1er trimestre 2023, marqué par des tensions dans la construction neuve. 

Logement : plus de dépenses que les voisins européens sans peu de résultats selon le gouvernement

 

Confronté à des baisses des permis, la construction neuve fait d’ailleurs partie des facteurs à la crise du logement, entre lutte contre les passoires thermiques ou bien difficultés d’octroi de crédits immobiliers. Six fédérations du bâtiment - la FFB, le Pôle Habitat FFB, la Fnaim, la FPI, l’Unis et Procivis - ont d’ailleurs demandé dans une lettre ouverte ce lundi 15 mai « un calendrier de mise en œuvre rapide et des moyens financiers », pour relancer la production de logement neufs

Pourtant, le logement est concerné par de potentielles économies sur le budget public en 2024, d’après les dernières annonces de Gabriel Attal. « La Première ministre a demandé à tous les ministères d'identifier 5 % de marge de manoeuvre dans leur budget », rappelait le ministre des Comptes publics sur CNEWS.

Mais le logement ferait partie des secteurs les plus touchés, car « on sait qu'on dépense beaucoup plus que nos voisins européens sans qu'on puisse dire que nos résultats soient particulièrement meilleurs », justifie M. Attal, sans préciser des comparaisons entre investissements et résultats, ni des postes de dépenses en logement impactés.

Reste à savoir si lesdits abattements budgétaires ne toucheront pas, par exemple, les aides à la rénovation énergétique, dont le montant du budget étatique dédié a été décrié en fin d’année

Réformer l’ensemble des aides au travail pour plus de retour vers l’emploi et de recrutement

 

Aussi, « je pense à tout ce qui est aide au travail. On a aujourd’hui le taux de chômage le plus bas depuis 15 ans. Donc on a un certain nombre de dispositifs pour lesquels on peut peut-être réduire la voilure », évoquait également le ministre des Comptes publics. Après une réforme de l'assurance-chômage qui réduit la durée d'indemnisation des chômeurs, le gouvernement tend à sanctionner les bénéficiaires du RSA qui ne s’insèrent pas dans le parcours d'accompagnement du retour vers l'emploi.

« On doit avoir un système social, qui incite davantage à la reprise d’emploi, surtout quand vous avez des perspectives en matière d’emploi comme aujourd’hui. Partout où vous vous déplacez, vous rencontrez des chefs d’entreprises qui cherchent à recruter », soulignait Monsieur Attal.

Un discours pouvant trouver une résonance dans le BTP, concerné par de fortes pénuries de recrutement
 

Virginie Kroun 
Photo de Une : Twitter @CNEWS

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