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43 % des artisans ne croient pas en l’influence du digital sur leur travail (étude)

Publié le 02 décembre 2021

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L’agence de communication Brands at Work, diffusait ce jeudi son étude BatiObs, menée par le cabinet d’étude Cohésium, sur les artisans et le digital. Si les professionnels du BTP sont équipés d’outils basiques comme le smartphone ou le mail, l’usage de formats plus développés comme les réseaux sociaux ou magazines digitaux reste limité. Il faut dire que parmi les sondés, 43 % ne croient pas en l’influence du digital sur leur vie professionnelle.
43 % des artisans ne croient pas en l’influence du digital sur leur travail (étude) - Batiweb

Juillet dernier, l’agence de communication Brands at Work confiait au cabinet d’études Cohésium l'étude BatiObs des pratiques du digital au sein de l'artisanat du bâtiment, complétant celle de Qonto en juin dernier. 450 chefs d’entreprises d’au moins dix personnes ont été interrogés par téléphone.

Le panel illustre une bonne représentativité, notamment sur le plan territorial, avec 14 % des sondés venant d’Île-de-France, 22 % du Nord-Est, 23 % du Nord-Ouest, 17 % Sud-Est ainsi que 24 % du Sud-Ouest. Tous les corps de métiers ont été sollicités (carreleurs, couvreurs, électriciens, isolateurs, maçons, menuisiers, peintres, plaquistes, plombiers), représentant chacun 11 %.

Premier chiffre marquant : 43 % ne croient pas en l’influence du digital sur leurs pratiques. 24 % sont convaincus de son impact positif, en termes de gain financier, rapidité, simplicité et communication. A l’opposé, 5 % redoutent la complexification des relations et métiers, comme le stress provoqué par le digital.

 
Des artisans globalement bien équipés


Si le scepticisme envers le digital est encore prégnant dans le monde du bâtiment, ce n’est par faute d’équipement. Selon l’étude Brands at Works/Cohésium, 78 % possédent un smartphone à titre professionnel.

Autre preuve : plus de 50 % passent entre une et trois heures sur l’ordinateur par jour, essentiellement pour l’élaboration de devis et factures (80 %), pratique restée stable depuis 2018. Vient toujours après l’échange de mails (61 %, contre 52 % en 2018), suivi de la compatibilité, gestion et paie (29 %), des recherches Internet (24 %) ainsi que le traitement de texte (14 %).

Parmi les 83 % détenteurs d’une adresse e-mail professionnelle, ceux-ci la dédient majoritairement aux émissions et réceptions de mail. Les clients restent les premiers interlocuteurs, car 94 % des artisans leur envoient des mails et 90 % reçoivent leurs messages. Arrivent ensuite les distributeurs-grossistes, les fabricants, ainsi que les architectes, bureaux d’étude et maîtres d’ouvrage.

L’étude montre donc chez les artisans un recours aux technologies basiques centrées sur la relation client. A savoir que parmi les prises de contact, le téléphone, le mail et la visite sont privilégiés respectivement par 52 %, 39 % et 21 % des professionnels. En parallèle, le courrier papier tombe en désuétude, considéré moins efficace par 38 % des répondants.


L’usage des réseaux sociaux et formats digitaux peu approfondi


Pour autant, l’utilité du digital aux yeux des artisans semble limitée, rien qu’en regardant la fréquentation des réseaux sociaux : 27 % des artisans y sont présents. Un pourcentage certes en augmentation depuis 2018 (+13 points), cependant 52 % de cette portion seulement est inscrite depuis plus de 36 mois. D’autant que l’artisanat se trouve essentiellement sur Facebook (92 % contre 23 % sur Instagram, en comparaison).

Autre observation de Brands at Work et Cohésium : la présence sur les réseaux s’explique principalement par la visibilité des chantiers réalisés (56 %) et de la publicité (54 %). La prospection (15 %), le recrutement (17 %) et l’échange avec d’autres professionnels (16 %) sont en bas des motivations des artisans. Sans doute est-ce pour cette dernière raison que 16 % d’entre eux fréquentent LinkedIn.

La création d’un site Internet est plus fréquente chez les artisans (43 %), que leur présence sur les réseaux sociaux. Toutefois, parmi les 57 % n’en disposant pas, 90 % n’envisagent pas d’en lancer un.


La tendance est mitigée côté consultation de newsletters et magazine digitaux. Certes, le nombre d’abonnés à ce type de contenu augmente de 24 points depuis 3 ans, pour atteindre les 42 % des sondés en 2021, alors que l’audience des magazines pros papier descend de 20 % à 10 % entre 2014 et 2021.


Cependant, on se rend compte que l’attention du public professionnel sur ces formats reste volatile. Les newsletters de distributeurs-grossistes et de fabricants, suivis respectivement par 43 % et 34 % des artisans, sont lus systématiquement par seulement un peu plus d’un abonné sur dix. De plus, si on compare cette fois-ci les catalogues, les artisans l’apprécient presque autant en papier (50 %) qu’en ligne (58 %).

L’achat en ligne, un plus grand potentiel ?

 

L’achat en ligne reste plus ancré chez les professionnels (56 % contre 44 % fermés à cette pratique). 22 % privilégient Amazon et 17 % Manomano. Les distributeurs et Leroy Merlin, quant eux, n’attirent respectivement en ligne que 8 % et 7 % des clients professionnels. Les ventes concentrent essentiellement du matériel spécifique à leur métier (48 %), suivi par la  quincaillerie  (21 %), l’outillage électroportatif (19 %), les matériaux (14%) ainsi que l’outillage à main (14 %).

15 % croient en l’usage des sites marchands pour effectuer un achat : 40 %  pour le gain de temps, 32 % pour la facilité, 18 % pour bénéficier de meilleurs prix et promotions, 12 % pour suivre la tendance et 9 % en raison de la pandémie lié au Covid-19.

La crise sanitaire aussi contribué à l’essor des webinaires et rencontres digitales, car chez les 10 % des artisans ayant assisté à de tels événements, 84 % des participations se sont déroulées dans les un à trois derniers mois. 

Conclusion de l’étude ? Alors que le digital pourrait représenter un gain de temps, donc de productivité aux artisans, ces derniers rechignent toujours à y avoir recours, et, ironiquement, par manque de temps. En effet, 56 % des artisans travaillent plus de 50 heures par semaine. Trouver un créneau pour s’initier aux outils digitaux reste donc un défi.

Peut-être que la digitalisation des entreprises du BTP passe mieux par la numérisation des tâches chronophages comme l’administratif ou de coordination. C’est en tout cas le crédo d’applications dédiées, comme Rénolib pour les demandes d’aides à la rénovation énergétique ou bien BuldozAIR pour l'organisation de chantiers.


Virginie Kroun

Photo de Une : Adobe Stock

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