BPE : le marché français reste dynamique
En 2011, le marché français s'est plutôt bien porté, avec une production établie à 41, 3 millions de m3 de BPE, soit une augmentation des niveaux de production de près de 11% vs 2010 (37,4 millions de m3). La profession a renoué, en 2011, avec les niveaux de production élevés du milieu des années 2000, années de forte croissance de la construction de logements.
Le marché du BPE dépend donc directement de celui de la construction...
En effet, la construction de logements représente le débouché naturel – et le plus important – du BPE. En France, 60% de la production de BPE sert à construire des logements. Les très bons chiffres de l'année 2011 s'expliquent d'une part par la bonne tenue du marché de la construction de logements, et d'autre part par un effet mécanique de rattrapage de production dû aux mauvaises conditions climatiques de la fin de l'année 2010.
Que peut-on dire de l'année 2012 à mi-parcours ?
L'année 2012 marquera certainement un repli. Il y a plusieurs raisons à cela : d'une part les intempéries du début de l'année ont joué un rôle dans le recul des chiffres de production du 1er trimestre, mais surtout il faut noter les répercussions négatives de certaines mesures fiscales sur la construction de nouveaux logements (fin du dispositif Scellier, rabotage des niches fiscales énergétiques, fiscalisation à 30 ans de tout logement principal en ce qui concerne la plus-value...). Enfin, les TP marquent le pas, en l'absence d'une banque de financement pour les collectivités locales.
Que dire du marché français par rapport au reste de l'Europe ?
Le marché français reste un marché dynamique, certes touché pas la crise, mais dans une moindre mesure que d'autres pays. En France, le béton est utilisé traditionnellement pour la construction de logements, de bâtiments tertiaires, et enfin pour le génie civil. Il n'est pas utilisé pour la construction de chaussées à fort trafic, notamment comme en Belgique ou en Allemagne. Le marché du BPE français est donc moins soumis à la commande publique que dans d'autres pays. Et, comme on dit, « quand le bâtiment va, tout va ». La crise française n'est pas une crise des particuliers, mais une crise de la dette de l’État. En Espagne, le marché s'est effondré parce que les particuliers étaient en situation d’endettement, avec une incapacité de financement, suite à une hausse excessive des taux d’emprunt, variables pour la plupart. Pour les Français, la capacité d'investissement reste correcte. Nous ne sommes pas dans le même cas de figure.
Propos recueillis par Laurent Perrin