Intermat : température à J-22
Trois semaines avant l'ouverture du Salon Intermat où ils seront présents du 20 au 25 avril Paris-Nord Villepinte, plusieurs dirigeants et économistes déterminants dans le secteur du TP ont présenté lors d'une table ronde, animée par Jean-Marc Vittori, éditorialiste du quotidien les Echos, leurs perceptions et stratégies pour cette (longue ?) traversée de la crise. Tout espoir n'est pas perdu.
Du 20 au 25 avril 2009 Intermat sera la vitrine où seront présentées les dernières nouveautés et innovations technologiques dans les secteurs des matériels et équipements. Sur 170 000 m2, 1450 exposants y seront présents dont 70 % internationaux, et 200 000 visiteurs attendus dont 45 % internationaux.
Impressions sur une conjoncture économique pour le moins morose
Xavier Timbeau, Directeur depuis 2001 du département Analyse et Prévision à l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) dessine un tour d'horizon fort peu réconfortant sur la crise avec amplification des mécanismes dépressifs dus à une crise financière sans précédent. Grande baisse de la richesse financière alliée à une déperdition de la richesse immobilière, le tout couronné par une phase d'accélération du chômage nous ramènent à une dure réalité « après une courbe très ascendante depuis 2002 ». D'après lui, « on n'a pas vu le pire » ! Les investissements étant des actifs particulièrement volatiles ces temps-ci, la tendance est donc au gel de ces actifs et à l'attentisme.
Cerise sur le gâteau, une crise du crédit n'arrange pas vraiment la trésorerie des entreprises.
Qu'en disent les acteurs du secteurs ?
Pour Alexandre Saubot, pdg de Haulotte Group, la plus grande difficulté de cette crise est « que personne n'y voit plus clair ». Dans son secteur de l'élévation des personnes et des charges, il enregistre une chute de -50 % depuis les trois derniers mois sur le niveau d'activité. Cependant, il se dit « habitué à des baisses similaires, notamment il y a 5 ans. La différence résidant dans la durée. Il y a 5 ans, la baisse s'était étalée sur 24 mois, alors que maintenant cela se passe sur 9 mois » !
Quant à Jacques Bonvallet, Directeur Marketing et Commercial, Division Matériels routiers du Goupe Fayat, il fait remarquer que « le prix du bitume avait doublé en 2007. Si le chiffre d'affaires est maintenant plus important, le volume a lui, baissé d'environ -10%. » Petite éclaircie dans cette table ronde peu euphorique (mais où l'humour gardait une bonne place), Jacques Bonvallet constate que l'on en revient aux prix pratiqués en 2005-2006.
Pierre Leboucher, Conseiller auprès du Président de JCB Group, mise sur le fait « qu'il va bien falloir renouveler les stocks lorsque ceux-ci seront épuisés, que le crédit pour le logement bouge légèrement, que l'activité va reprendre un peu. Et Intermat en sera la preuve. »
Alain Rosaz, Directeur général du Pôle Caterpillar Groupe Bergerat Monnoyeur optimiste par nature, lui, il en a déjà connu, des crises. « Les matériels s'useront bien un jour, il faudra les remplacer. Le fait est que l'on en a vendu beaucoup ces dernières années. Et puis, il reste la location... » Cependant, il reconnaît que ça va mal, mais que son secteur est moins touché que celui du bâtiment.
Positive attitude...
Tous sont d'accord pour dire que tout ne peut pas s'arrêter totalement. Alain Rosaz pense à une reprise hiératique fin 2009 pour les petits travaux, puis à des achats de matériels début 2010 pour les grands chantiers prévus.
Alexandre Saubot a à cœur « d'anticiper l'après crise et de garder une place prépondérante sur le secteur dans les dix ans lorsque le matériel sera obsolète ». Si les coûts fixes dans son entreprise ont été revus à la baisse, le secteur de la recherche et du développement est augmenté de 20%, afin de proposer des produits irréprochables.
...et développement durable
De gros espoirs sont portés sur les conséquences du Grenelle de l'Environnement. La construction devra se développer afin de respecter les contraintes et les mises aux normes environnementales. Chez Fayat, l'objectif est de réutiliser 100% des routes déconstruites, au lieu des 20 % actuels. Quant à Pierre Leboucher, il constate une véritable orientation vers le recyclage et la recherche. Il va falloir que ça bouge...
Alors, rendez-vous à Intermat pour de nouvelles perspectives, le 20 avril.
C. M.
Impressions sur une conjoncture économique pour le moins morose
Xavier Timbeau, Directeur depuis 2001 du département Analyse et Prévision à l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) dessine un tour d'horizon fort peu réconfortant sur la crise avec amplification des mécanismes dépressifs dus à une crise financière sans précédent. Grande baisse de la richesse financière alliée à une déperdition de la richesse immobilière, le tout couronné par une phase d'accélération du chômage nous ramènent à une dure réalité « après une courbe très ascendante depuis 2002 ». D'après lui, « on n'a pas vu le pire » ! Les investissements étant des actifs particulièrement volatiles ces temps-ci, la tendance est donc au gel de ces actifs et à l'attentisme.
Cerise sur le gâteau, une crise du crédit n'arrange pas vraiment la trésorerie des entreprises.
Qu'en disent les acteurs du secteurs ?
Pour Alexandre Saubot, pdg de Haulotte Group, la plus grande difficulté de cette crise est « que personne n'y voit plus clair ». Dans son secteur de l'élévation des personnes et des charges, il enregistre une chute de -50 % depuis les trois derniers mois sur le niveau d'activité. Cependant, il se dit « habitué à des baisses similaires, notamment il y a 5 ans. La différence résidant dans la durée. Il y a 5 ans, la baisse s'était étalée sur 24 mois, alors que maintenant cela se passe sur 9 mois » !
Quant à Jacques Bonvallet, Directeur Marketing et Commercial, Division Matériels routiers du Goupe Fayat, il fait remarquer que « le prix du bitume avait doublé en 2007. Si le chiffre d'affaires est maintenant plus important, le volume a lui, baissé d'environ -10%. » Petite éclaircie dans cette table ronde peu euphorique (mais où l'humour gardait une bonne place), Jacques Bonvallet constate que l'on en revient aux prix pratiqués en 2005-2006.
Pierre Leboucher, Conseiller auprès du Président de JCB Group, mise sur le fait « qu'il va bien falloir renouveler les stocks lorsque ceux-ci seront épuisés, que le crédit pour le logement bouge légèrement, que l'activité va reprendre un peu. Et Intermat en sera la preuve. »
Alain Rosaz, Directeur général du Pôle Caterpillar Groupe Bergerat Monnoyeur optimiste par nature, lui, il en a déjà connu, des crises. « Les matériels s'useront bien un jour, il faudra les remplacer. Le fait est que l'on en a vendu beaucoup ces dernières années. Et puis, il reste la location... » Cependant, il reconnaît que ça va mal, mais que son secteur est moins touché que celui du bâtiment.
Positive attitude...
Tous sont d'accord pour dire que tout ne peut pas s'arrêter totalement. Alain Rosaz pense à une reprise hiératique fin 2009 pour les petits travaux, puis à des achats de matériels début 2010 pour les grands chantiers prévus.
Alexandre Saubot a à cœur « d'anticiper l'après crise et de garder une place prépondérante sur le secteur dans les dix ans lorsque le matériel sera obsolète ». Si les coûts fixes dans son entreprise ont été revus à la baisse, le secteur de la recherche et du développement est augmenté de 20%, afin de proposer des produits irréprochables.
...et développement durable
De gros espoirs sont portés sur les conséquences du Grenelle de l'Environnement. La construction devra se développer afin de respecter les contraintes et les mises aux normes environnementales. Chez Fayat, l'objectif est de réutiliser 100% des routes déconstruites, au lieu des 20 % actuels. Quant à Pierre Leboucher, il constate une véritable orientation vers le recyclage et la recherche. Il va falloir que ça bouge...
Alors, rendez-vous à Intermat pour de nouvelles perspectives, le 20 avril.
C. M.
