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Rebond printanier de l'immobilier ancien en Île-de-France

Publié le 10 septembre 2015

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Quelques semaines après les agents immobiliers, les notaires ont eux aussi constaté un net rebond printanier du marché de l'immobilier ancien d’Île-de-France, impulsé selon eux, par les craintes des acquéreurs de voir remonter les taux d'emprunt. D'avril à juin, les volumes de ventes ont bondi de 20% sur un an pour atteindre 37 270 transactions.
Rebond printanier de l'immobilier ancien en Île-de-France - Batiweb

Ce rebond de l'activité, qui a bénéficié tant aux appartements qu'aux maisons, « permet au premier semestre 2015 de s'achever sur un rythme nettement plus dynamique que l'an dernier (+9%) dans un marché plus fluide grâce au niveau des taux d'intérêt et à des négociations plus faciles entre acquéreurs et vendeurs », observe la Chambre des notaires d'Ile-de-France lors d'une conférence de presse.

Si les taux d'intérêt ont légèrement remonté l'été dernier, ils demeurent à des niveaux historiquement bas (2,17% en moyenne en août) et ont été divisés par deux depuis 2008, tandis que les durées d'emprunt s'allongeaient. « Cette petite remontée des taux a été le déclencheur, elle a eu un effet psychologique. Ceux qui attendaient depuis 3 ou 4 ans n'étaient pas pressés : plus ils attendaient, plus ils voyaient les taux et les prix baisser », a rapporté le notaire parisien Thierry Delesalle.

« Alors qu'aujourd'hui, les acquéreurs nous appellent trois fois par jour, inquiets d'une remontée des taux, pour concrétiser un achat », a-t-il complété. Cette augmentation des volumes de ventes est aussi liée au fait que certains vendeurs, jusque là campés sur leurs positions, ont accepté des baisses de prix, ont constaté les notaires.

Les acquéreurs, eux, sont très majoritairement des utilisateurs, à la recherche d'une résidence principale, tandis que les investisseurs, de retour dans l'immobilier neuf en raison du succès du dispositif fiscal Pinel, demeurent absents du marché de l'ancien. Les investisseurs avaient été « en grande partie responsables de l'inflation des prix constatée en 2010-2011 », a rappelé M. Delesalle.

« La pression fiscale, une faible rentabilité, les contraintes pour expulser un locataire en cas de non-paiement du loyer ont un peu découragé les bailleurs, et certains mettent en vente leur logement », a estimé de son côté Frédéric Dumont, notaire à Montreuil. Selon M. Delesalle, d'autres propriétaires préfèrent « laisser leur logement vacant pendant 30 ans, jusqu'à la fin de l'impôt sur les plus-values ».

Du côté des prix, l'érosion s'est poursuivie au deuxième trimestre en Île-de-France, avec un recul de 0,6% pour les appartements, par rapport au premier, et de 3% sur un an. Le repli a été un peu plus marqué pour les appartements en grande couronne (avec respectivement -0,8% et -3,6%).

A Paris, le prix de vente au m2 s'est établi à 7880 euros le m2 au deuxième trimestre (-0,4% sur les trois mois précédents, -3,1% sur un an). Les prix devraient toutefois amorcer une reprise, au vu des avant-contrats de vente enregistrés par les notaires, lesquels tablent sur un prix au m2 à Paris qui repassera la barre symbolique des 8.000 euros en octobre.

Toutefois le marché demeure fragile : « les prix demeurent élevés et faute d'amélioration notable des revenus des ménages, les marges de hausse sont limitées », observent les notaires. En outre l'investissement reste bloqué, et l'activité est très dépendante du niveau très bas des taux de crédit immobiliers.

(Avec AFP)

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