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Seuls 25% des travaux de rénovation ont un impact énergétique « significatif » (Etude)

Publié le 23 octobre 2018

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Il y a quelques jours, l’Ademe a dévoilé les résultats d’une enquête réalisée auprès des Français qui ont rénové leur logement. Intitulée TREMI, l’étude révèle qu’entre 2014 et 2016, 5,1 millions de ménages ont réalisé des travaux pour un coût moyen de 11 750 €. Si 83% d’entre eux estiment avoir amélioré le confort thermique de leur logement, l’Ademe indique que seuls 25% des travaux ont eu « un impact énergétique significatif ». Précisions.
Seuls 25% des travaux de rénovation ont un impact énergétique « significatif » (Etude)  - Batiweb
L’enquête TREMI (Travaux de Rénovation Energétique des Maisons Individuelles) menée par l’Ademe vise à améliorer la connaissance de la perception, sur le terrain, des politiques nationales et locales d’encouragement à la rénovation énergétique des logements. Elle met en lumière les travaux réalisés pour améliorer la performance des logements et les motivations des ménages pour les réaliser. L’enquête évalue également la notoriété et l’usage des dispositifs nationaux dédiés à la rénovation.

Réalisée pendant le printemps 2017, TREMI révèle que pendant la période 2014-2016, 5,1 millions de ménages en maisons individuelles ont réalisé des travaux. Le chiffre d’affaires de ces travaux s’élève à 59,3 milliards d’euros, soit une dépense moyenne de 11 750 € par logement.

Le poste toiture révèle les dépenses moyennes les plus élevées (6400 €/logement), suivi par les ouvertures (en moyenne 6 100 €/logement). Les postes de ventilation et ouvertures « présentent les plus forts écarts de coûts selon la qualité des travaux » : respectivement + 520% et + 280% entre les travaux « faibles » et les travaux « performants », précise TREMI.

Améliorer le confort thermique

L’Ademe indique que la principale motivation des ménages est le confort offert grâce aux travaux de rénovation, pour avoir plus chaud (ou plus frais l’été), pour être au calme, pour réguler le taux d’humidité dans le logement ou simplement pour l’embellir. Réduire sa facture énergétique est le deuxième facteur de motivation de réalisation des travaux.

Les travaux ont permis la réalisation de 14,1 millions de gestes : 35% des ménages ont réalisé des travaux sur un poste seulement. Les travaux d’isolation sur les ouvertures, la toiture, les murs et le chauffage sont les plus fréquents tandis que la ventilation reste « le parent pauvre des travaux de rénovation ». Elle devrait cependant être « embarquée », préconise l’Ademe, « dès lors que les ouvertures sont rénovées et/ou que l’isolation est renforcée ».

65% ont opté pour des bouquets de travaux, constitués de plusieurs gestes concernant plusieurs postes. Les plus réalisés sont « Ouvertures + Chauffage » (4,4%) et « Toiture/Combles + Ouvertures » (4,3%).

Et concernant les techniques utilisées, 55% des ménages ayant réalisé des travaux d’isolation sur leur toiture/combles ont utilisé un isolant minéral ; 67% des ménages ayant remplacé leurs fenêtres ont installé au moins une fenêtre en double vitrage simple ; et parmi les 29% de ménages initialement équipés d’une installation électrique pour se chauffer, près de la moitié ont choisi une production par énergie renouvelable.

Qui a réalisé ces travaux ? 61% des gestes ont été réalisés par des professionnels uniquement, 6% en mixte professionnels/auto-rénovation, 18% en auto-rénovation avec compétence spécifique dans le BTP et 15% en auto-rénovation sans compétence spécifique dans le BTP.

Des ménages satisfaits mais…

83% des ménages ayant réalisé des travaux estiment avoir amélioré le confort thermique de leur logement et 73% des ménages disent vouloir se lancer dans de nouveaux projets très prochainement.

Si l’Ademe insiste sur le fait que seuls 25% des travaux de rénovation ont un impact énergétique significatif (saut de 1 classe énergétique) et seulement 5% présentent un impact énergétique important (saut de 2 classes énergétiques ou plus), 27% des Français rénovateurs estiment avoir réalisé tous les travaux de maîtrise de l’énergie.

« Ce décalage montre que la perception des ménages en terme de niveau de performance d’un logement économe n’est pas à la mesure du niveau bien plus ambitieux à atteindre pour réaliser la transition énergétique », note l’étude.

Des ménages encore peu informés

Quel est l’impact des aides financières : 60% des ménages ayant réalisé des travaux ont bénéficié d’au moins une aide financière, une proportion qui s’élève à 72% chez les ménages dont les travaux permettent un saut d’au moins 2 classes énergétiques.

L’aide de loin la plus utilisée est la TVA à 5,5% : 45% des ménages réalisant des travaux y ont recours et 54% des ménages dont les travaux permettent au moins deux statuts de classe énergétique.

Les aides de l’Anah ont également « un effet déclencheur » : 37% des ménages y ayant eu recours déclarent que l’aide leur a permis de lancer le projet de travaux, contre 18% en moyenne parmi les ménages ayant touché une aide.

32% des ménages réalisant des travaux ont recours aux solutions bancaires (51% chez les ménages dont la rénovation permet deux sauts de classe énergétique ou plus). Parmi ces ménages, près d’un sur 10 a recours à plusieurs prêts pour financer les travaux.

« L’information et l’accompagnement en matière de rénovation énergétique peuvent ainsi être un levier pour atteindre les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments », conclut l’Ademe.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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