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Bouygues a interrompu tous ses chantiers en IDF

Publié le 08 avril 2013

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Bouygues Bâtiment Ile-de-France a interrompu l’ensemble de ses 700 chantiers pour réaliser une opération d’envergure inégalée en France : la journée « Bâtir en toute sécurité » lundi, afin de sensibiliser ses 11000 collaborateurs aux risques encourus sur les chantiers.
Bouygues a interrompu tous ses chantiers en IDF - Batiweb

700 chantiers Bouygues en Ile-de-France à l'arrêt pour une journée spéciale sécurité. Après une opération similaire en 2008, les 6400 salariés de Bouygues Bâtiment Ile-de-France (dont la moitié n'était pas présents il y a quatre ans), de même que les sous-traitants et les intérimaires, soit plus de 11 000 collaborateurs au total, ont été sensibilisés ce lundi aux risques sur les chantiers. Le coût de l'opération, qui pourrait s'élever à plusieurs millions, n'a pas été précisé. « Les risques du métier, c'est une phrase terrible qu'on ne veut plus accepter. On a une responsabilité collective, sur tous les sous-traitants », a assuré devant la presse Philippe Fabié, Pdg de Bouygues Bâtiment Ile-de-France sur un chantier de l'ouest parisien, où, comme souvent, environ 50% de l'activité est sous-traitée.

Trouver des postures ergonomiques, identifier les risques en amont, respecter les règles de sécurité, signaler tout incident à la hiérarchie, autant de thématiques abordées lundi à travers conférences et travaux pratiques sur 55 chantiers. « C'est un rappel, toujours très utile », commente un salarié spécialisé dans le parquet assistant à une démonstration d'élingage. Selon lui, depuis 4-5 ans les formations de ce type se multiplient dans les grandes entreprises. L'objectif affiché du "zéro accident" n'est pour autant pas atteint et les accidents restent plus nombreux chez les sous-traitants, rappelle M. Fabié qui dit « faire la police pour la sécurité ».

En 2012, 52 accidents avec arrêt de travail ont été déclarés (dont 10 supérieurs à 3 mois d'arrêt) chez Bouygues Bâtiment Île-de-France, soit un taux de fréquence de 14 contre 46,8 pour la profession fin 2011, 43 chez les intérimaires, selon M. Fabié qui dit ne pas avoir de "suivi officiel" pour les sous-traitants. Bouygues s'engage par ailleurs à rendre obligatoire le port permanent d'équipements de protection individuelle pour tous les salariés et va lancer des tests d'alcoolémie inopinés sur ses chantiers.

Les acteurs de la profession se mobilisent depuis des années pour sensibiliser à la sécurité, indique-t-on à la fédération française du bâtiment qui organise jeudi avec l'OPPBTP (organisme de prévention du bâtiment et des travaux publics) une journée nationale de prévention. Le secteur du bâtiment et des travaux publics, qui concentre près de 9 % des salariés du régime général, représentait à lui seul environ 18 % des accidents avec arrêt de travail et près de 30 % des décès, selon les plus récentes données de l'institut national de recherche et de sécurité (INRS). Selon la CNAM, 115 626 accidents avec arrêt de travail ont été recensés dans le BTP en 2011. Par ailleurs, l'OPPBTP chiffre entre 100 et 500 euros par an et par salarié les coûts directement imputables aux troubles musculo-squelettiques et à leur gestion.

B.P (source AFP)

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