Rénovation énergétique : le gouvernement Bayrou publie ses derniers décrets

Alors que François Bayrou remet sa démission à Emmanuel Macron ce 9 septembre, le gouvernement a publié ses derniers décrets au Journal officiel le même jour.
Un décret et un arrêté fixent notamment les nouvelles modalités pour l’obtention de l’aide MaPrimeRénov’ pour une rénovation globale.
L’aide est ainsi recentrée sur les logements les plus énergivores – présentant un DPE E, F ou G – et vers les ménages les plus modestes.
Par ailleurs, les travaux concernant l’isolation des murs (ITI ou ITE) et l’installation de chaudière biomasse ne seront plus éligibles dans le cadre de rénovations par geste à compter du 1er janvier 2026. Une décision qui inquiète les professionnels du secteur, à commencer par la Fédération Française du Bâtiment (FFB), qui dénonce « un violent rabotage ».
Une nouvelle période d’incertitude pour le secteur
L’inquiétude se fait également ressentir du côté du Syndicat des Energies Renouvelables (SER), du Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse (SFCB) et de Propellet, alors que le marché des chaudières biomasse s’est déjà effondré ces trois dernières années. Avec la fin de l’aide mono-geste, la filière parle ainsi d’un « coup fatal » porté au secteur.
Même incompréhension du côté des spécialistes de la rénovation énergétique, tels que Hellio : « Au lendemain du vote de défiance du Premier ministre et à l’aube de la nomination d’un nouveau gouvernement, la filière de la rénovation énergétique est une nouvelle fois dans le brouillard (…) Nous regrettons vivement la fin du subventionnement de l’isolation thermique, qui est un non-sens écologique. (…) Nous craignons une rupture du service public pour certains ménages dont les projets sont à l’arrêt faute de visibilité sur les aides auxquelles ils peuvent prétendre », s’inquiète ainsi Pierre-Marie Perrin, directeur des affaires publiques et de la communication du groupe Hellio.
Davantage d’aides pour les PAC et les panneaux solaires
Parallèlement, des textes techniques ont été publiés par le gouvernement pour revaloriser le coup de pouce pour les pompes à chaleur (PAC) via le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE).
Enfin, un autre arrêté publié le 9 septembre instaure une TVA réduite de 5,5 % pour l’installation de panneaux photovoltaïques à compter du 1er octobre 2025.
Il est à noter que des critères environnementaux exigeants – concernant le bilan carbone notamment – excluent de fait les panneaux solaires chinois.
Toutefois, selon Enerplan, les critères attendus ne correspondraient à aucun module présent sur le marché.
Par Claire Lemonnier