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Marchés publics : onze prévenus dont M. Roussin en appel à partir de mardi

Publié le 16 octobre 2006

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PARIS, 15 oct 2006 (AFP) - L'affaire des marchés publics d'Ile-de-France, un des plus grands scandales politico-financiers des années 1990, impliquant des proches du président Chirac, revient mardi devant la justice à Paris, dans un procès en appel où doivent comparaître onze personnes.
Michel Roussin, ex-bras droit de Jacques Chirac à la mairie de Paris, et Louise-Yvonne Casetta, accusée d'avoir été la trésorière occulte du RPR, ancêtre de l'UMP, sont les principales figures de ce nouveau procès, devant la 9e chambre de la cour d'appel. Reconnus coupables de complicité et recel de corruption, ils avaient été condamnés, le premier à quatre ans d'emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d'amende, et la seconde à 20 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende. Les autres mis en cause contestant le jugement de première instance rendu le 26 octobre 2005 sont principalement des chefs d'entreprise, ainsi qu'un ancien élu écologiste, François Donzel, qui avait été le seul condamné à de la prison ferme (trois ans de prison dont deux avec sursis). L'affaire des marchés publics d'Ile-de-France est un dossier emblématique des dérives du financement des partis politiques dans les années 1990.

Selon l'accusation, les entreprises qui se voyaient attribuer des marchés de construction des lycées d'Ile-de-France au début des années 1990 devaient reverser 2% de leurs montants aux partis --RPR, PS, Parti républicain-- la plus grosse part (1,2%) du "racket" revenant au RPR, alors dirigé par M. Chirac.

Au total, une cinquantaine de personnes avaient été renvoyées devant le tribunal correctionnel, et en grande majorité les condamnés ont renoncé à faire appel, comme l'ex-patron du conseil régional Michel Giraud, l'ex-trésorier du Parti républicain Jean-Pierre Thomas et Gérard Peybernès, ancien président de l'association nationale de financement du PS. Parmi les vedettes du procès en appel figureront Mme Casetta, 63 ans, M. Roussin, 67 ans, mais aussi vraisemblablement le thème récurrent des "chaises vides".

Dès le premier procès, les avocats regrettaient l'absence de poursuites contre les dirigeants de partis politiques ayant tiré profit de méthodes de financement illégales. "Cela fait partie de l'hypocrisie qui a entouré tout ce procès", a dit à l'AFP l'avocat de Michel Roussin, Me Pierre Haïk, ajoutant que son client n'avait aucun "intérêt personnel" à agir de manière frauduleuse. "Les sommes d'argent sont allées dans les caisses des partis", a insisté Me Haïk. Parmi les preuves versées au dossier, il cite "les comptabilités (des partis), les chèques versés par les entreprises ou les lettres adressées par les différents trésoriers aux entrepreneurs". De son côté, Me Jacques Vergès, avocat de Mme Casetta, a indiqué que sa cliente était en appel pour "une question de principe". "Elle ne voit pas pourquoi elle serait condamnée alors qu'elle a relancé les gens (les entreprises sollicitées, ndlr) à la demande des trésoriers et qu'on a admis que ceux-ci n'avaient pas commis de délit", a confié Me Vergès.

Le procès doit s'étaler sur cinq semaines, jusqu'au 22 novembre, à raison de deux jours d'audience par semaine en moyenne.

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