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En Grande-Bretagne, Internet alimente l'obsession nationale pour les prix de l'immobilier

Publié le 28 février 2005

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Un nouveau passe-temps vient d'apparaître en Grande-Bretagne: découvrir le prix qu'ont payé cousins, voisins, collègues ou même de complets inconnus pour leur maison. Deux sites internet, l'un privé, l'autre gouvernemental, alimentent et exploitent cette obsession des Britanniques pour leur maison. Ils mettent en ligne une base de données comprenant les prix de toutes les maisons achetées depuis 2000.
En Grande-Bretagne, Internet alimente l'obsession nationale pour les prix de l'immobilier  - Batiweb
"Ce pays est obsédé par le prix des maisons, explique Steve Dunnet, fondateur du site nethouseprices.com. La curiosité pour les prix des maisons de nos voisins était donc inévitable". Nethouseprices.com a enregistré 50 millions de visites depuis son lancement en décembre 2004.

Le site est gratuit: le nombre impressionnant de visiteurs suffit à y attirer des annonceurs.

Plus qu'aucun autre pays européen, la Grande-Bretagne entretient une fascination profonde pour l'immobilier. L'accession à la propriété est quasiment un sport national. Même les jeunes qui viennent de finir leurs études sont prêts à s'endetter dès leur entrée dans la vie active pour investir dans la pierre. Après le boom qui les a vu augmenter de 20% par an entre 1999 et 2004, les prix de l'immobilier britannique, perçus comme un indicateur important de la santé de l'économie du pays, commencent à se tasser.

Le marché continue certes de monter (+0,8% entre décembre et janvier), mais au rythme le plus lent depuis trois ans, selon une enquête de la banque Halifax, acteur majeur du marché du crédit immobilier.

La base de données alimente aussi la curiosité des visiteurs pour les biens des "people". Elle comprend la maison de Madonna, qui a coûté 5,7 millions de livres (8,24 millions d'euros), ou encore celle du sélectionneur de l'équipe nationale de football Sven-Goran Eriksson -qui a dépensé 2,55 millions de livres (3,7 millions d'euros) pour sa propriété jouxtant un beau parc de Londres.

Ces données sont accessibles en tapant simplement un code postal. Emboîtant le pas à ce site, le gouvernement a lancé sa propre plateforme web le mois dernier, exploitant le registre du cadastre (Land Registry).

Consulter l'une des 19 millions de fiches disponibles sur www.landregistry.com coûte 2 livres (2,90 euros). "Il s'agit d'apporter de la transparence aux opérations du marché immobilier", explique Marion Shelley, porte-parole du Land Registry.

"Cela donne un peu de pouvoir aux particuliers, acheteurs ou vendeurs sur le marché, contre les intérêts des agences, banques, et fournisseurs de crédits immobiliers", ajoute-t-elle.

Pour Ed Stansfield, analyste de l'agence de consultants immobiliers Capital Economics, le succès de ces sites s'explique aussi par le bénéfice "thérapeutique" que le public tire de la connaissance des prix du marché. Ces sites "servent à rassurer les gens, précise-t-il. Beaucoup d'entre eux se sentent mieux en constatant que leur propriété s'est valorisée, en trois ou six mois".

Le service proposé par ces sites apparaît alors que le marché connaît une accalmie, après une inflation incessante. Les cinq augmentations d'un quart de point des taux d'intérêt directeurs de la Banque d'Angleterre (BoE) entre novembre 2003 et août 2004 ont fini par avoir l'effet escompté, en ralentissant l'inflation sur le marché de l'immobilier. Ces taux d'intérêt sont fixés à 4,75% depuis six mois.

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