En lançant le programme de rénovation urbaine, en 2003, Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Cohésion sociale, entend améliorer le cadre de vie dans les banlieues en difficulté et marquer les esprits par la destruction de plusieurs tours emblématiques.

« C'est le plus grand chantier de notre histoire, quinze fois Haussman », a lancé ce mercredi, à l'occasion du 10e anniversaire de l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), celui qui s'est depuis retiré de la vie politique. « Bravo de le continuer », a ajouté le centriste à l'adresse du gouvernement socialiste.

Censé se terminer en 2013, le programme national de rénovation urbaine (PNRU) a toutefois pris du retard. A l'heure actuelle, seuls 7 milliards d'euros de subventions sur 12 ont été versés à l'Anru et seuls 200 quartiers sont terminés ou sur le point de l'être contre 490 programmés, selon le ministère de la Ville. Mais près de 90% du programme est engagé, relativise le ministère.

Un second programme de rénovation dans les tuyaux

L'État, qui avait du mal à honorer ses engagements financiers, a fait appel aux fonds d'Action Logement (qui regroupe l'ensemble des organismes du 1% logement) pour financer les 5 milliards restants.

« C'est l'un des rares sujets où l'attachement républicain est plus fort que les sensibilités politiques », a ajouté le ministre de la Ville Patrick Kanner lors d'une conférence de presse commune.

Les pouvoirs publics sont à nouveau en négociation avec Action logement pour financer, à hauteur de 5 milliards supplémentaires, un second programme de rénovation urbaine censé débuter en 2015.

Ce second programme concernera près de 200 quartiers supplémentaires, dont la liste sera rendue publique fin octobre. L'État envisage de revoir les systèmes de paiement pour ne pas avoir à décaisser des sommes avant 2018, quand le premier programme sera terminé. Le Premier ministre Manuel Valls doit se rendre jeudi à Valenciennes où il visitera des quartiers rénovés par l'Anru avec Jean-Louis Borloo.

A. LG (avec AFP)
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