Passoires énergétiques : une décote qui dépasse parfois les 25 %

Selon une étude de l’observatoire SeLoger, les ventes de passoires énergétiques auraient augmenté ces derniers mois, avec 15 % de logements de ce type en vente au 1er janvier 2025, contre 10 % au 1er juillet 2021.
La part de passoires énergétiques à vendre augmente
Parallèlement, la part de passoires énergétique sur le marché de la location, elle, diminue, passant de 14 % au 1er juillet 2021 à 8 % au 1er janvier 2025.
Cette hausse de la part de logements classés F et G sur le marché immobilier peut s’expliquer par l’entrée en vigueur de la loi Climat et Résilience, qui interdit progressivement à la location les logements les plus mal notés pour inciter leurs propriétaires à réaliser des travaux de rénovation énergétique.
L’objectif à terme : réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi le mal-logement.
Des prix attractifs pour les acquéreurs
Si ces logements font progressivement face à des interdictions de location, ils peuvent toutefois être attractifs pour les acquéreurs en raison d’un prix moindre. Ainsi, les logements classés F ou G se vendent en moyenne 15 % moins cher qu’un logement classé D, soit environ -452 € par m2.
À noter qu’en fonction des départements, cette décote peut même atteindre plus de 25 %, notamment dans les zones rurales ou peu tendues.
Passoires thermiques : les décotes moyenne en fonction du département. Source : SeLoger mai 2025
« Cette décote sur les prix de vente affichés s’accompagne d’une marge de négociation accrue atteignant 5,9 %, contre 3 % pour les logements classés D », précisent les auteurs de l’étude.
Ainsi, depuis juillet 2021, les prix des logements F et G auraient baissé de 3,5 %, et ceux des logements A et B auraient augmenté de 3,4 %.
Certes, les logements classés G suscitent l’intérêt et génèrent en moyenne +67 % de demandes de contact en raison de leur prix plus accessible. En revanche, les passoires thermiques mettent plus de temps à se vendre, avec une moyenne de 84 jours sur le marché, contre 79 jours pour les biens classés de A à E.
« Le DPE est aujourd’hui un critère quasiment aussi structurant que la localisation ou la surface » et « il redéfinit les équilibres du marché », conclut Baptiste Capron, directeur général de SeLoger.
Par Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock