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Electricité : l’UFC-Que Choisir accuse EDF de surfacturer les consommateurs

Publié le 09 avril 2018

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Dans une étude parue jeudi 5 avril, l’UFC-Que Choisir pointe du doigt le « quasi-monopole » d’EDF sur la production d’électricité et dénonce une sous-utilisation du parc nucléaire ; une pratique qui aurait entrainé un surcoût de 2,4 milliards d’euros pour les consommateurs. Alors que s’ouvre le débat sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, l’association appelle à la mise en place d’une régulation plus contraignante de l’activité de production.
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L’UFC-Que Choisir vient de rendre publique une étude qui met en lumière « la défaillance du marché de la production d’électricité et ses conséquences désastreuses pour les 32 millions de foyers abonnés ».

L’association y dénonce le « quasi-monopole » d’EDF qui permettrait au fournisseur d’énergie « une exploitation de ses capacités de production, notamment nucléaires, contraire aux intérêts des consommateurs ».

L’UFC-Que Choisir accuse en effet EDF d’avoir fait payer des
surcoûts faramineux » aux consommateurs entre 2012 et 2016. « D’après nos estimations, ce sont ainsi 2,4 milliards d’euros de surcoût qui ont été supportés par l’ensemble des consommateurs particuliers » soit un surcoût moyen de 71 € par personne. L’étude précise que les clients des fournisseurs alternatifs auraient quant à eux vu leur facture « gonflée de 109 € par ménage » sur la même période.

Une sous-utilisation du parc nucléaire

Comment expliquer ces surcoûts ? L’UFC-Que Choisir revient tout d’abord sur les deux décennies d’ouverture à la concurrence qui n’auront pas permis d’équilibrer le marché ; EDF assurant encore aujourd’hui 86% de la production d’électricité.

L'entité dénonce une sous-utilisation du parc nucléaire : « Nous avons constaté qu’EDF utilisait son parc nucléaire de manière singulière par rapport au Royaume-Uni et à l’Allemagne ». Dans son étude, l’association explique que si EDF « fait tourner ses centrales nucléaires à plein régime quand les prix du marché son supérieurs à 40 €/MWh, le taux moyen d’utilisation du parc opérationnel n’est plus que de 83% lorsque les prix s’approchent du coût variable, c’est à dire 12 €/MWh » alors qu’il se maintient à 91% en Allemagne.

De plus, pour compenser cette sous-utilisation, EDF se tournerait vers le gaz, le fioul ou encore le charbon, bien plus coûteux et polluants. « Faute de concurrence suffisante sur la production, cette situation a permis à l’opérateur historique de vendre à meilleur prix l’électricité produite et donc d’augmenter ses recettes d’environ 3,2 milliards d’euros entre 2012 et 2017 ».

L’UFC-Que Choisir revient aussi sur les exportations d’électricité qui, contrairement à la logique, augmenteraient lorsque les prix sont bas : « Quand la France est légèrement moins chère, les exportations vers l’Allemagne sont massives ». Mais lorsque les prix de marché sont moins chers en Allemagne, peu d’électricité est importée par la France. « L’absence de symétrie dans les échanges a pour effet de maintenir des prix élevés en France, au détriment des consommateurs français », avance l’étude.

« Ces constats mettent clairement en lumière l’incapacité de la régulation actuelle à garantir aux consommateurs un prix de l’électricité qui tire pleinement avantage de la compétitivité des capacités nucléaires historiques », souligne l’UFC-Que Choisir.

Dans le cadre de l’élaboration de la Programmation Pluriannuelle de l’énergie, l’association appelle les pouvoirs publics à « ne pas limiter le débat à la seule question de l’évolution de la part du nucléaire dans le mix électrique futur, mais à prendre également en compte la problématique de son fonctionnement ». Elle prône la mise en place d’une régulation « plus contraignante » qui soit à la fois bénéfique aux consommateurs et qui « n’hypothèque pas les objectifs environnementaux de long terme ».

EDF se défend des accusations de l’UFC-Que Choisir

Dans un communiqué, EDF s’est défendu des accusations formulées par l’UFC-Que Choisir. « L’UFC-Que Choisir ne fonde ses allégations sur aucun élément tangible, s’appuyant seulement sur un raisonnement économique erroné qui ne tient pas compte de la réalité du marché de gros, marché européen interconnecté basé sur la rencontre de l’offre et de la demande ».

« Pour satisfaire à la demande d’électricité de ses clients, EDF optimise à tout moment l’utilisation de son parc de production en interaction étroite avec les marchés européens de l’électricité » et « agit sous la surveillance permanente du régulateur de l’énergie », souligne le fournisseur.

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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