MaPrimeRénov’ : une aide encore trop méconnue des Français

Selon une étude BVA Xsight pour Vaillant Group (et ses marques Vaillant et Saunier Duval), 64 % des Français déclarent ne pas bien connaître les dispositifs d’aides disponibles pour rénover leur logement. Ce manque d’information, déjà relevé par plusieurs acteurs du secteur, vient aggraver un contexte déjà tendu pour les professionnels du bâtiment.
Plus précisément, si 75 % des répondants affirment avoir entendu parler de MaPrimeRénov’ ou des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), près d’un Français sur deux (49 %) déclare ne pas comprendre comment ces aides fonctionnent. Pire encore, 18 % des sondés n’en ont jamais entendu parler. Des chiffres qui témoignent d’une communication insuffisante et d’un manque d’accompagnement.
Un retrait qui fragilise tout un secteur
La récente annonce de la suspension de MaPrimeRénov’, dans un climat déjà marqué par des modifications réglementaires à répétition, a provoqué une onde de choc dans le secteur du bâtiment. Pour Régis Luttenauer, directeur général de Vaillant Group France, il s’agit d’un signal alarmant : « Cette décision compromet les projets de rénovation ambitieux, pourtant porteurs de valeur, d’emplois locaux et d’innovation industrielle ».
Derrière ce coup d’arrêt, ce sont aussi les objectifs de neutralité carbone et la souveraineté énergétique de la France qui sont fragilisés. Car MaPrimeRénov’, au-delà de l’aide financière, incarne un levier structurant pour faire évoluer le parc résidentiel existant, encore largement dépendant des énergies fossiles.
Pompes à chaleur : une solution sous-exploitée par manque de lisibilité
Alors que les pompes à chaleur représentent déjà 24 % des installations soutenues par MaPrimeRénov’, leur diffusion reste limitée. Principal frein : le prix, jugé trop élevé par les ménages, en particulier en l’absence de soutien public clair. 24 % des Français déclarent que la possibilité de bénéficier d’aides financières est un critère déterminant pour faire ce choix.
À cela s’ajoute la complexité perçue des démarches, qui dissuade encore bon nombre de foyers, notamment les plus modestes, pourtant premiers bénéficiaires potentiels du dispositif. Résultat : un décrochage progressif par rapport à d’autres pays européens où la pompe à chaleur s’est déjà largement imposée.
Pour une relance industrielle et écologique
Vaillant Group rappelle que la pompe à chaleur ne se résume pas à un choix technologique. C’est aussi un vecteur d’emplois qualifiés, non délocalisables, et un atout pour le made in France. En investissant dans cette filière, la France pourrait consolider une industrie locale compétitive, innovante et exportable, capable de répondre aux défis climatiques.
Pour y parvenir, le message est clair : des aides stables, lisibles et durables sont nécessaires. Sans cela, c’est tout un écosystème – artisans, industriels, distributeurs – qui se retrouve fragilisé.
Par Jérémy Leduc
Photo de Une : Adobe Stock