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Le « système déchet » est bien trop complexe, selon l’APUR

Publié le 14 février 2018

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Le Plan Climat de la France vise la neutralité carbone à l’horizon 2050, un objectif qui exige une transformation des modes de production et de consommation. Dans ce cadre exigeant, l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) a lancé le premier « Atlas des Grandes Fonctions Métropolitaines ». Le document propose une analyse des grands services urbains. Le 4e volume, présenté le 13 février dernier, est consacré aux déchets. Il dresse l’état des lieux d’un « système complexe installé ». Détails.
Le « système déchet » est bien trop complexe, selon l’APUR - Batiweb
L’Atlas des Grandes Fonctions Métropolitaines dresse le portrait des grands services urbains dans leur état actuel ou leurs évolutions récentes, et présente les tendances à l’œuvre. Il apporte des pistes pour le déploiement d’une Métropole « qui recycle ses déchets, améliore le cycle de l’eau, organise autrement la logistique et disposes de ressources énergétiques renouvelables ».

Cette mutation sera en effet nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone, une transformation qui devra s’accompagner d’une triple révolution, avance l’APUR :

- Industrielle, pour transformer un système établi il y a plus d’un siècle ;
- Culturelle, pour voir évoluer le comportement des citoyens ;
- Spatiale, pour repenser les espaces en ville.

Transformer le système déchet

Le 4e volume de cet Atlas, réalisé avec le concours du SYTCOM, de l’ORDIF, de la Ville de Paris et de l’EPT Plaine Commune, s’intéresse aux déchets. Le document rappelle qu’en 2020, 50% des déchets ménagers devraient être recyclés contre 13% en 2014. La collecte des déchets verts et biodéchets sera multipliée par 3 et il n’y aura plus de mise en décharge. Le réemploi sera « au cœur du traitement des déchets du bâtiment et des travaux publics ».

Pour ce faire, l’APUR souligne qu’il est indispensable de transformer le « système déchet » aujourd’hui bien trop « complexe ». Il faudra également doubler la surface occupée par le système sur le territoire de la métropole du Grand Paris ; l’emprise actuelle étant de 125 hectares.

Le BTP, premier concerné

Le secteur du BTP est particulièrement concerné par la mutation du « système déchet. » En Ile-de-France par exemple, 70% des déchets produits proviennent des chantiers de construction et de déconstruction. Si le secteur génère aujourd’hui 40 millions de tonnes de déchets dans la région, ce volume devrait fortement augmenter d’ici à 2030. Les chantiers du Grand Paris Express devraient en effet produire 60 millions de tonnes de déchets supplémentaires.

L’enjeu sera donc de « permettre le stockage puis le recyclage de ces déchets produits dans les quantités colossales à proximité aussi immédiate que possible du site donc ils sont extraits », souligne l’APUR.

Quel traitement pour les déchets ? Tout dépend de leur nature : inertes, non inertes non dangereux et dangereux. Sur l’année 2010, l’ORDIF estime à 23,1 millions de tonnes la quantité de déchets du BTP traitées dont 90% étaient des déchets inertes. 26% d’entre eux ont été transformés en matériaux recyclés, près de 37% ont été valorisés en remblaiement dans les 67 carrières franciliennes, et 34% ont été enfouis au sein de 20 des 23 ISDI autorisées que compte la région.

En 2014, la part des déchets traités a chuté à 19 millions de tonnes, une situation qui devrait être « très fortement relancée » par la montée en puissance des chantiers du Grand Paris Express. La Société du Grand Paris, en charge du projet, a en effet décidé de mettre en place une traçabilité des déblais avec un objectif affiché de 70% de valorisation en privilégiant le transport fluvial « bien moins impactant que le transport routier », rappelle ainsi l’APUR.

L’APUR définit ainsi trois leviers au cœur de l’évolution du « système déchet » :

- le comportement qui implique davantage le citoyen dans la collecte avec, par exemple, la mise en place de points d’apport volontaires sur l’espace public ;
- l’offre nouvelle d’espace qui aide à trouver les espaces pour collecter, trier, réemployer et recycler. Une première estimation des besoins en foncier relève des besoins supplémentaires compris entre 80 et 120 ha à minima soit le double des emprises actuelles ;
- la mobilité durable qui oriente les mouvements logistiques vers des modes de transports plus propres, plus durables et optimisant les circuits de collecte.

Dans tous les cas, l’APUR estime nécessaire de « réinvestir dans les chaînes de tri, privilégier la déconstruction et innover en matière de réemploi des matériaux ».

R.C
Photo de une : ©Fotolia

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