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Rector Lesage se tourne vers les ombrières photovoltaïques industrielles

Publié le 11 juillet 2025

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Connu pour la préfabrication béton, Rector Lesage se lance dans une nouvelle activité : les ombrières photovoltaïques industrielles en béton. En témoigne un chantier laboratoire mené à Tournefeuille, près de Toulouse, sur le site de production de l’industriel.
Ombrière photovoltaïque installée sur le site de Tournefeuille de Rector Lesage - ©V.K
Ombrière photovoltaïque installée sur le site de Tournefeuille de Rector Lesage - ©V.K

Nous voilà sur l’unité de production de Rector Lesage à Tournefeuille, près de Toulouse (Haute-Garonne). Un soleil de plomb rayonnait sur le site lors de notre visite, météo adaptée au chantier qu’il abrite : des ombrières industrielles photovoltaïques.

Le fruit d’un partenariat entre le préfabriquant déléments de charpente et d’ossature en béton et Solveo Energies, producteur d’énergies renouvelables (EnR).

Vue sur le site de Rector Lesage à Tournfeuille V.K
Vue sur le site de Rector Lesage à Tournfeuille ©V.K

4,6 millions d’euros réunis par des investisseurs locaux

 

« C'est Solveo qui développe, qui finance tous les frais de développement et qui investit dans la solution renouvelable. Ce qui permet à l'entreprise ou à la collectivité de se consacrer à ses propres investissements, tout en bénéficiant de l'installation, de la protection des véhicules ou des marchandises», expose Pierre Guerrier, directeur général délégué au développement de l’entreprise, basée Fernouillet, à proximité du site toulousain de Rector Lesage.

Dans le cas du projet d’ombrières industrielles, 4,6 millions d’euros d’investissements ont été nécessaires. 200 investisseurs citoyens locaux ont contribué, pour la réalisation de cinq ombrières d’une puissance de 4,5 MWc et couvrant plus de 2 hectares du parc industriels (plus précisément 20 200 m2).

Un mouvement important pour Isabelle Meiffren, première adjointe au maire de Tournefeuille, déléguée à transition écologique : « En France, on est en train de vivre un grand chamboulement. Le débat sur les énergies renouvelables est un peu heurté».

« Mais ce qui est important, c'est que nous, acteurs de terrain, les collectivités locales, les entreprises, les citoyens, nous savons que la transition énergétique et la transition écologique ne peuvent attendre », abonde l’élue, en citant les chiffres de l’Ademe, qui estimait fin 2023 que l’inaction en matière de transition écologique pourrait coûter 260 milliards d'euros par an, d'ici 2100.

Une installation dans laquelle le béton aurait sa place

Une transition écologique dans laquelle la solution d’ombrières photovoltaïques industrielles de Rector Lesage aurait toute sa place.

Au départ prévues avec des composants métalliques - comme il est coutume de voir pour les installations photovoltaïques - les ombrières se compose de charpente en béton. Une matière cohérente dans cette démarche, selon Noël Le Floch, directeur des opérations de Rector Lesage.

« Le béton d'aujourd'hui n'est plus le béton du 19ème siècle », défend-il.  Et de poursuivre : « Aujourd'hui, on est capable de faire des charpentes béton avec 50 % de moins d'émissions de CO2».

Le projet s’inscrit dans une stratégie RSE du groupe et le cadre réglementaire de la loi APER. Les structures érigées tendent à s’adapter aux contraintes des parcs industriels et logistiques, notamment en termes de stockage des produits et la manœuvre des véhicules associés.

Les ombrières de Rector Lesage proposent ainsi des ossatures à grande portées supérieures à 15 mètres comme des hauteurs jusqu’à 15 mètres. Elles ont été également conçues pour protéger des intempéries et de la chaleur, et ainsi améliorer la qualité de vie au travail aux caristes. Lorsque l’on se balade sous les ombrières, la fraîcheur contraste avec le cagnard extérieur.

« On fait un repérage complet de notre stock et de notre flux. On regarde les points morts, les points qui ne sont pas utilisés dans notre flux et on vient positionner les poteaux. À partir de là, on raccorde tous les poteaux », indique Robin Vion, chef de projets énergies renouvelables du préfabriquant béton.

Deux chantiers similaires prévus près de Nantes et Marseille

 

Si une inauguration du chantier a eu lieu le 10 juillet, elle reste intermédiaire car les ombrières seront mises en service d’ici fin 2025. Elles seront complétées par quatre autres ombrières à ossature métallique sur le site de Tournefeuille, sans que les dates de lancement ne soient précisées.

On sait toutefois que l’unité de production toulousaine ne sera pas le seul parc de Rector à s’équiper de l’infrastructure

D’autres chantiers sont prévus à partir d’août sur l’usine de Berre, à côté de Marseille (Bouches-du-Rhône), et dès octobre à Couëron, près de Nantes (Loire- Atlantique). Chacune verra environ 10 000 m2 de surfaces couvertes par ces équipements photovoltaïques.

« On va terminer toute la partie infrastructure en mars de l'année prochaine pour un raccordement en juin 2026 », nous confie Robin Vion. Le budget total de ces trois chantiers s’élève à 3 millions d’euros, pour 43 100 m2 et 10 MWc de puissance.

Un laboratoire pour accélérer la pose d’ombrières

 

Ces installations représentent également une nouvelle activité visée par Rector Lesage : des « projets d’ombrières industrielles tout-en-un, de la fourniture des fondations et de la structure porteuse en béton (poteaux, poutres et pannes) jusqu’à la pose des panneaux photovoltaïques », décrit l’industriel dans un communiqué.

Rappelons que Rector Lesage est « une société qui a plus de 130 années. Elle a beaucoup évolué dans le temps, parce que le premier métier était la brique, et ensuite le béton. Et on va continuer l'évolution vers le photovoltaïque», retrace Noël Le Floch.

 

D’autant que ces chantiers permettent d’éprouver de nouvelles méthodes de pose spécifiques. Les ossatures en béton sont sans bracon. Les poteaux sont dotés d’un système de fixation à base de tiges filetées intégrées dans les fondations. Ce qui permettrait de réduire le temps de pose à moins d'un jour et demi, contre au moins une semaine et demi pour une structure métallique.

Par Virginie Kroun

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