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Isolation thermique : des gains réels, mais limités sans rénovation globale

Publié le 11 juillet 2025

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Une étude conjointe de l’Insee et de l’Observatoire national de la rénovation énergétique montre que l’isolation seule permet des économies d’énergie modestes. Un constat qui relance le débat sur la pertinence d’une rénovation globale et performante.
©Adobe Stock
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L’Observatoire national de la rénovation énergétique, en partenariat avec l’Insee, vient de publier une étude sur les effets réels des travaux d’isolation thermique dans les maisons individuelles. Résultat : les économies d’énergie moyennes restent modestes. Pour les logements chauffés à l’électricité, les travaux permettent une réduction de 5,4 % de la consommation annuelle. Pour ceux chauffés au gaz, le gain atteint 8,9 %.

Ces chiffres, calculés à partir de l’analyse des données de consommation issues des compteurs Linky et Gazpar sur près de 80 000 maisons, concernent exclusivement des travaux d’isolation (murs, toitures, fenêtres), sans changement de système de chauffage.

Des résultats meilleurs pour les passoires thermiques

 

Pour les logements les plus énergivores avant travaux (classés F ou G) les économies d’énergie sont plus importantes. Elles s’élèvent à 9,2 % pour les maisons chauffées à l’électricité, et à 16,6 % pour celles au gaz. Ces résultats montrent l’intérêt d’agir en priorité sur les passoires thermiques.

Mais là encore, nous sommes loin des économies théoriques annoncées pour des rénovations performantes. L’étude le reconnaît : dans la majorité des cas, les travaux menés sont partiels ou d’ampleur limitée. En cause notamment, le recours fréquent aux seuls certificats d’économie d’énergie (CEE), et plus rarement à MaPrimeRénov’.

Des économies sur la facture, mais encore trop faibles

 

L’étude indique une réduction moyenne de 114 euros par an sur la facture énergétique pour les ménages chauffés à l’électricité, et de 91 euros pour ceux au gaz. Un gain bienvenu, mais qui reste faible au regard de l’investissement consenti.

Les comportements des occupants peuvent aussi atténuer les effets attendus : certains ménages, bénéficiant d’un meilleur confort thermique après travaux, augmenteraient la température de consigne, ce qui réduit les économies nettes. En revanche, les mois de chauffe montrent bien une baisse de la consommation, preuve que l’isolation joue son rôle en hiver.

L’appel des professionnels pour des rénovations globales

 

Pour de nombreux acteurs du bâtiment, cette étude valide un constat désormais bien établi : les rénovations par gestes isolés ne suffisent pas à transformer un logement en profondeur. Isolation, changement de chauffage, ventilation : c’est l’ensemble du bâti qui doit être repensé pour atteindre des performances élevées.

La filière plaide ainsi pour un recentrage des aides publiques autour des rénovations d’ampleur, avec des parcours mieux accompagnés et des financements plus ciblés.

 

Par Jérémy Leduc

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