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Les retards de paiement au plus haut en France au 1er semestre 2015

Publié le 25 juin 2015

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A peine plus d'une entreprise sur trois (36,8 %) paye ses factures sans retard en France sur le premier semestre 2015, selon la dernière analyse d'Altarès. C'est mieux qu'un an plus tôt (33,3 %) mais moins bien que fin 2014 (38,3 %). La France se positionne sous la moyenne européenne. Zoom sur la filière du bâtiment qui tente de résister à l'allongement des retards.
Les retards de paiement au plus haut en France au 1er semestre 2015 - Batiweb

Les entreprises françaises sont deux fois moins vertueuses que leurs voisines allemandes. C'est le premier constat dévoilé ce mercredi dans une étude d'Altarès sur le comportement de paiement des entreprises en France, au premier semestre 2015.

« Voisin de 15 jours, le retard moyen de règlement en Europe est proche de son niveau de crise. La France ne fait pas exception avec un retard moyen qui a grimpé d'un jour et demi en seulement un an pour se fixer au-delà de 13,3 jours un niveau qui n'avait plus était atteint depuis dix ans », commente Thierry Millon, Directeur des études Altares.

En France, sur le premier trimestre 2015, à peine plus d'une entreprise sur trois (36,8%) paye ses factures sans retard ; c'est mieux qu'un an plus tôt (33,3 %) mais moins bien qu'en fin 2014 (38,3 %). La France se positionne sous la moyenne européenne (41,4%) ; une moyenne dopée par l'excellence allemande et ses 74% d'entreprises qui respectent les dates de facture. Le comportement allemand est d'autant plus remarquable que les délais contractuels de paiement sont deux fois moindres qu'en France (30 jours contre 60 jours).

La dégradation des comportements de paiement des entreprises confirme la faiblesse des trésoreries. En France, le taux de longs retards, ceux dépassant de plus de 30 jours l'échéance de la facture, atteint désormais 7,6 %. Si ce pourcentage est inférieur à la moyenne européenne (une entreprise sur dix), il est 2 % plus élevé qu'un an plus tôt. Dans ces conditions, le retard moyen exprimé en jour dérape sur un an. Il a augmenté de 1,6 jour depuis le printemps 2014 et se situe désormais à 13,3 jours une valeur qui n'avait plus été approchée depuis dix ans.

« Ce seuil des 30 jours de retard est significatif de difficultés sérieuses. Altares observe en effet que les entreprises qui payent leurs fournisseurs avec de tels retards ont six fois plus de risque de déposer le bilan que celles qui règlent à l'heure. Au-delà de 60 jours de retard, la probabilité de défaut est même onze fois plus forte. Or, ce seuil est dépassé chez 4,1% des entreprises contre 3,2% il y a un an », constate Thierry Millon.

Les ETI et Grandes Entreprises en cause

Les ETI et Grandes Entreprises (G.E.) sont régulièrement pointées du doigt pour le règlement tardif de leurs factures. Les chiffres de ce début d'année le confirment. Plus de neuf sur dix (92,1 %) paye leurs fournisseurs et sous-traitants avec un retard de 1 à 30 jours. En comparaison, les TPE de moins de 10 salariés sont quasiment deux fois moins nombreuses (49,1%) dans ce cas.

Le nouvel indicateur trimestriel Altares-Médiation Inter-Entreprises, lancé le 11 juin dernier, évalue à près de 4 milliard d'euros le montant des retards de paiement des seuls 120 entreprises plus grands donneurs d'ordre en France. « Il est temps que PME et Grandes Entreprises fassent un bout de chemin les unes vers les autres afin d'inverser la spirale des retards », souligne Thierry Millon.

Le bâtiment toujours respectueux

Les entrepreneurs du bâtiment demeurent les plus respectueux des délais de règlements. Près d’un sur deux (49,8%) payent les fournisseurs à l’heure en ce début d’année, contre 50,4% fin 2014.

Le retard moyen reste ainsi sous le seuil des 10 jours à 9,6 jours. Situation très différente dans l’immobilier, où le retard moyen dépasse désormais 20 jours. Plus sévère encore, le taux de grands retards (supérieurs à 30 jours) est le plus lourd, tout secteur confondu, à 15,6% des entreprises (trois fois plus haut que dans le bâtiment).

Dans le commerce, les comportements sont très différents selon qu’il s’agisse de la vente de détail ou de gros. Les commerçants de détail honorent leurs factures à date à 42% tandis qu’ils sont moins de 28% dans le commerce interentreprises.

Dans le transport routier de marchandises, le taux de règlements sans retard tombe sous les 25%. Le clivage B2B - B2C s’observe également dans les services. Ceux à destination des entreprises affichent un respect des dates de factures pour moins de 32% des acteurs, contre près de 44% dans les services aux particuliers.

Respecter les délais risque de devenir prochainement un atout stratégique pour les entreprises. « En France, le crédit interentreprises pèse plus de 635 milliards d'euros. Cela représente cinq fois le montant total des crédits court terme accordés par les institutions financières (120 milliards d'euros). C'est près du tiers du PIB de la France ! Ces chiffres donnent à eux seuls toute la mesure de l'enjeu financier de la question des délais de règlement», conclut Thierry Million.

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