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Du patrimoine industriel au patrimoine culturel

Publié le 06 mai 2015

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Dans le département de la Seine-Saint-Denis, à la Courneuve, les architectes de l’agence bordelaise Flint (Christophe Gautié et Véronique Tastet) viennent de livrer la réhabilitation ainsi que la reconversion des anciennes usines Mécano en un remarquable pôle administratif et médiathèque où l’esprit de l’ancien veille sur l’architecture nouvelle.
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C’est au début du 20ème siècle, en 1914 que l’usine Mécano spécialisée dans l’outillage de précision s’installe à La Courneuve, un territoire au passé rural. Depuis, une nouvelle ère commence et la révolution industrielle marque jusqu’à nos jours ce morceau d’agglomération qui s’intitulera par la suite la Seine-Saint-Denis.

Ajuster le nouveau volume à l’ancien

La restructuration des usines Mécano fait partie d’un projet beaucoup plus vaste, celui de la revalorisation et de la régénération du quartier où se trouve la Mairie de La Courneuve. Il s’agit d’un espace public complet qui sera remanié pour recevoir entres autres des logements, quelques équipements et services, un cours paysager ainsi qu’un généreux espace public.

La complexité de l’architecture industrielle typique de l’époque conduit en général à l’obtention d’un délicieux contraste grâce à la juxtaposition de l’ancien et du nouveau. A La Courneuve, les architectes de l’agence Flint conscients dès le début du difficile enjeu qui les attend, ont entrepris à la préservation de la mémoire des lieux en y introduisant de nouvelles fonctionnalités à la technicité performante. En conséquence, l’enveloppe de l’usine d’origine se met à nue pour accueillir en son sein un nouveau projet qui contribuera à l’écriture de l’histoire du site pour les années à venir.

L’intérieur de l’édifice existant, évidé devient le théâtre d’un jeu subtile où les architectes croisent ou empilent les nouvelles entités. Par ici, quelques vides servent d’entrées pour la lumière zénithale, par là, quelques saillies viennent se heurter à la façade d’origine, ailleurs, un moucharabieh d’inox brillant comme une résille génère la lumière et reflète les environs. Tout est calculé, mesuré et étudié pour ajuster le nouveau volume à l’ancien créant une synergie sans faute.

A mi-chemin entre administratif et récréatif

Alors que le pôle administratif s’organise sur cinq degrés dans un parallélépipède qui émerge du niveau des frontons, la médiathèque occupe trois étages. Le rez-de-chaussée de double hauteur donne une sensation d’amplitude à une partie du programme. Quant à l’entrée traversant du pôle administratif, elle est couverte d’une dalle perforée de larges verrières horizontales, créant des percées de lumière zénithale. Les architectes ont conservé la couverture de la cour de la médiathèque en sheds tout en concevant au niveau intermédiaire, une spacieuse terrasse à la fois ouverte et végétalisée où les utilisateurs des lieux se rencontrent, discutent et se détendent.

Niveau durabilité, l’agence Flint a respecté la RT 2005 ainsi, et grâce à la mise en place d’un système énergétique performant, les niveaux de consommations atteignent la BBC-EFFINERGIE®. En gros, toutes les exigences qu’elles soient énergétiques ou acoustiques ont été respectées.

Si la requalification de l’ancienne usine Mécano de La Courneuve témoigne de son incontestable appartenance patrimoniale industrielle, avec l’intervention des architectes de l’agence Flint, un autre patrimoine, cette fois-ci, culturel voit le jour.

Sipane Hoh
 










Les photos : © Sergio Grazia

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