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Quand un bardage en mélèze de Sibérie abrite le lycée des métiers du Bois

Publié le 19 février 2015

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A Asnières-sur-Seine, le lycée de Prony dédié aux métiers du Bois a fait l'objet d'une profonde restructuration. Scindé en deux sites, les bâtiments conservent pourtant toute leur homogénéité grâce à l'utilisation d'un même bardage en mélèze de Sibérie. Ils font également appel à la technologie du verre cellulaire pour l'isolation, à la fois en façade et en couverture. Visite du chantier.
Quand un bardage en mélèze de Sibérie abrite le lycée des métiers du Bois - Batiweb

Le lycée de Prony a Asnières sur Seine est un peu à l'échelle d'un espace forestier, l'arbre qui cache la forêt. L'architecte a en effet appliqué à la lettre le principe d'affordance comme le nomment les anglais, c'est-à-dire la capacité d'un objet à suggérer sa propre utilisation. Le design du bâtiment, constitué d'un bardage en mélèze de Sibérie tisse de ce fait un lien très fort avec son contenu dédié principalement aux Métiers du Bois.

« Nous avions un bâtiment en piteux état que la région Île-de-France a décidé de rénover. Il s'agissait d'un chantier long sur près de 10 000 m2, répartis en deux sites dont les travaux se sont déroulés pour chacun en trois phases », explique Patricia Leboucq, l'architecte dont le cabinet a remporté le concours en 2008.

Le premier site baptisé Le Maine a été livré en janvier 2014. Il a fait l'objet d'une restructuration, d'une démolition partielle et de l'ajout d'une extension. Le second site « Bretagne » est en revanche toujours en construction. La phase une des travaux a été livrée en 2012 mais il reste encore tout le gros oeuvre. L'ancien bâtiment a été démoli entièrement et doit être reconstruit à neuf.

Le bois, matériau vedette du chantier

Le programme comprenait en plus de la création de l'école avec sa cours et ses salles de classe, la création d'un grand atelier et de six logements de fonction.

« Nous avions plusieurs contraintes sur ce chantier : le travail en site occupé, près de la Seine en zone inondable et près du transformateur de la gare Saint-Lazare pour le site Le Maine », détaille l'architecte qui, pour trouver l'identité du programme et s'affranchir de certaines contraintes, s'est appuyée sur un matériau principal le bois, renforcé çà et là par des touches de béton blanc et de zinc.
 

Le site Le Maine

« Nous avons opté pour un bois sans entretien, lasure ou peinture », explique Philippe Belliard, gérant de l'entreprise Belliard qui s'est chargée du lot couverture, étanchéité, façade. Résultat le bois va vieillir naturellement et se griser, sans que cela altère sa solidité ».

Une isolation en verre cellulaire

« Il était totalement cohérent et logique d'utiliser le bois pour préserver l'homogénéité des deux sites du programme, pourtant séparés par une rue », assure également Daniel De Lemos, directeur du Bureau d'Etude TPF-i. D'autant que le maître d'ouvrage avait des exigences importantes en matières environnementales voire carrément précurseur pour un programme de l'époque ».

En effet, le programme vise une consommation d'énergie comprise entre 60 et 70 kWh/m2/an, soit pratiquement l'équivalent d'une RT 2005. « Nous avons alors essayé de nous affranchir au maximum du béton, d'où l'utilisation d'un bardage en mélèze de Sibérie préfabriqué en atelier, en façades, avec une isolation en verre cellulaire ».
 

  

Le site Bretagne, avec en isolation de façade le verre cellulaire Foamglas


Le verre cellulaire est un isolant au même titre que la laine minéral. Sur ce chantier, il a été utilisé en toiture-terrasse sous étanchéité, en couverture sous zinc en technique couverture froide, en façade sur support béton et sur support bois. La couverture isolante assurée par le verre cellulaire reste étanche à l'air et à l'humidité dans le temps sur toute son épaisseur. L'avantage de ce produit est qu'il va garder sa rigidité dans le temps et une résistance thermique stable toute la vie du bâtiment. L'inconvénient, c'est que le verre cellulaire est encore un produit au prix élevé : environ 400 euros le m3 livré sur chantier.

« C'est un choix, celui de la pérennité qui a été fait », assume l'architecte. La livraison du programme entièrement finalisé est prévu en 2016, pour un coût d'environ 25 millions d'euros.
 

Fiche technique

Ouvrage : Lycée de Prony, Asnières (92)
Architecte : Agence Patricia Leboucq (75)
Bureau d'Etude : TPF-i (92)
Entreprise : Belliard (53)
Description
Isolation par l'extérieur : Foamglas W+F (lambda 0.038 W/m.K) collé à froid (PC 56) sur support maçonné ; ossature secondaire ; vêture en bois.
Isolation des couvertures : Foamglas Wall Board en système Sarking en climat de plaine avec voligeage et couverture zinc.
Isolation des toitures-terrasses : Foamglas T4 + collé à chaud en technique Compacte Foamglas ; étanchéité bicouche autoprotégée.

Claire Thibault
© C.T – Batiweb.com

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