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La CAPEB confirme l’amélioration de la conjoncture mais…

Publié le 20 avril 2018

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L’amélioration de la conjoncture, sensible depuis un an, se confirme pour le 1er trimestre 2018. Mais la CAPEB pointe des risques conjoncturels, intempéries et grèves des transports, qui affectent le niveau de cette reprise. Et elle craint que certaines des mesures prises ou annoncées concernant les aides à la rénovation aient aussi un impact négatif sur la croissance.
La CAPEB confirme l’amélioration de la conjoncture mais… - Batiweb
Patrick Liébus, président de la CAPEB, a insisté lors de son point conjoncture trimestriel sur le léger fléchissement de la croissance pour les artisans du bâtiment, constaté au premier trimestre 2018. Il précise que « l’activité du secteur s’est vue impactée par les conditions climatiques défavorables de ce début d’année. » Il reste néanmoins confiant pour les prochains mois « car le contexte économique est globalement favorable, les taux d’intérêt attractifs, et les carnets de commandes dans le neuf se renouvellent rapidement » dit-il.
Au global, l’activité des entreprises artisanales a enregistré une croissance de +2,5% lors du premier trimestre.
 
Le logement neuf au beau fixe
Dans le neuf justement, le nombre de logements commencés s’est élevé à 427 300 unités sur 12 mois glissants, en croissance de + 12,5% par rapport aux 12 mois précédents. Cette croissance est portée par tous les segments du marché, même si la mise en chantier de logements collectifs est le segment le plus dynamique.
Dans les régions, seuls les Hauts-de-France, la Nouvelle Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes sont moins dynamiques que la moyenne.
 
La rénovation progresse plus lentement
La rénovation constitue toujours le premier segment d’activité des artisans du bâtiment. En tendance longue, l’entretien-rénovation pèse environ 60% de l’activité des entreprises artisanales. 
Le premier trimestre a été marqué par une petite hausse de 0,5% en volume par rapport à la même période en 2017. Ce sont toujours les travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements qui tirent l’activité vers le haut, avec une croissance de +2,5%.
 


 
L’emploi se porte bien et risque même la surchauffe
Cette conjoncture favorable depuis quatre trimestres a un effet bénéfique pour l‘emploi. Avec 83 jours de carnets de commandes devant elles et mêm si c’est légèrement en baisse, les entreprises ont besoin de recruter et le font dans la mesure du possible. C’est environ 10 000 salariés supplémentaires qui ont été recrutés entre le dernier trimestre de 2016 et celui de 2017.
Toutefois cette embellie est freinée par un manque de main-d’œuvre qualifiée qui commence à se faire cruellement sentir.
Les entreprises ont massivement dû débaucher pendant les huit années de crise, et ont fortement ralenti l’intégration d’apprentis dans leurs équipes.
Or dans la plupart des métiers techniques, on ne peut pas retrouver instantanément des salariés qualifiés.
Les entreprises ne peuvent pas non plus pratiquer le débauchage de compagnons chez le voisin, car la tension est trop forte dans tous les secteurs. Patrick Liébus n’a pas indiqué si cela avait un impact sur le niveau des salaires, mais il a précisé que certaines entreprises hésitaient moins à faire appel à de la main-d’œuvre européenne détachée.
 


 
La CAPEB mets tout son poids dans la montée en puissance des dispositifs de formation, formation initiale comme continue et attends beaucoup des très prochaines annonces de la ministre du Travail, Murielle Pénicaud, sur ce sujet.
 
En conclusion et avant de nous donner rendez-vous pour les résultats du second trimestre, et donc du semestre, le 16 juillet prochain, Patrick Liébus nous alerte toutefois« sur les conséquences de la modification du CITE et du recentrage du dispositif Pinel dans les zones tendues. » Il pointe le risque  que la reprise ne soit entravée par de nouvelles mesures radicales, « alors même qu’elle risque aussi d’être fragilisée par les mouvements de grèves sur les deux mois à venir. »
 
Il est aussi inquiet des conséquences de la grève des transports « Pour le moment les entreprises ont fait face comme elles pouvaient, en réorganisant leurs interventions, par exemple en privilégiant des chantiers plus près de leurs ateliers. Ensuite, on peut dire qu’elles, ou leurs salariés ont perdu du temps dans les déplacements du fait du surencombrement du réseau routier et du trafic accru. Bref, il ne faudrait pas que cette gymnastique dure trop longtemps. »
 
Cela fait écho aux craintes des industriels qui utilisent le fret ferroviaire pour déplacer les produits lourds ou pondéreux (acier, ciment, etc.) ou pour évacuer les remblais de chantier, pour le Grand Paris par exemple.
 
Sans se prononcer sur le bien-fondé des divers conflits qui agitent la France en ce moment, souhaitons que le gouvernement ne veuille pas faire de ces conflits, à la SNCF ou ailleurs, un marqueur de puissance face aux revendications sociales. Ce serait au détriment de l’économie de la France et du secteur du bâtiment en particulier.
 
Régis Bourdot
Images copyright CAPEB 

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