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Le recours aux salariés détachés sur un chantier fait débat

Publié le 06 février 2015

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Alors que le projet de loi Macron prévoit de nouvelles mesures pour lutter contre les fraudes au détachement de salariés, la CGT a organisé une manifestation jeudi à Saint-Paul-lès-Durance dans les Bouches du Rhône à l'entrée d'Iter, le projet international de réacteur à fusion nucléaire. Une façon de relancer le débat sur les recours abusif aux salariés détachés sur les chantiers.
Le recours aux salariés détachés sur un chantier fait débat - Batiweb

« En France (il y aurait) officiellement 170 000 salariés « détachés » sans compter les 300 000 salariés non déclarés, dont 200 000 dans le bâtiment », a avancé le secrétaire général de la Fédération de la construction de la CGT, Serge Pléchot, devant les centaines de salariés venus de tout le sud de la France.

Alors pour relancer le débat sur le recours abusif aux salariés détachés sur les chantiers, quelques 600 salariés selon la CGT, 350 selon la police, étaient rassemblés ce jeudi à Saint-Paul-lès-Durance (Bouches-du-Rhône) à l'entrée d'Iter.

En effet, le projet international de réacteur à fusion nucléaire emploie « plus ou moins un demi-millier de travailleurs pour une grande majorité des salariés détachés sous-traitant de Vinci. Lorsque la montée en charge va intervenir ils seront plusieurs milliers », a lancé le responsable du secteur de la cosntruction, devant les centaines de salariés venus de tout le sud de la France.

« Esclavage moderne »

« (Ces) salariés dits détachés ne sont pas nos ennemis. Ils sont les victimes de ce système qui nous exploite, victimes de l'appétit vorace toujours plus féroce du capital », a précisé le responsable syndical aux salariés massés devant les entrées gardées du vaste chantier international.

Jeudi matin à l'embauche, les manifestants ont rencontré des salariés détachés « tchèques, polonais ou portugais ». « Sur certains chantiers on a relevé des rémunérations pour des détachés de l'ordre de 2,5 euros de l'heure », a indiqué à la presse M. Pléchot, expliquant que ces contrats avaient « l'apparence de la légalité » mais relevaient souvent « de l'esclavage moderne » si l'on tient compte du nombre d'heures réel effectuées par ces salariés.

La CGT a rappelé à cette occasion ses revendications, à savoir que « la sous-traitance soit limitée à deux niveaux maximum, que les prix des marchés pratiqués permettent d'appliquer le droit français, que la responsabilité du donneur d'ordre soit engagée et que les chantiers comme celui d'Iter soient accessibles aux syndicats avec une mise à disposition d'un local syndical ».

C.T (avec AFP)

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