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Les sept propositions du Medef pour favoriser la relance de la construction

Publié le 09 mars 2015

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Le Medef vient de dévoiler ce lundi un Livre blanc, co-rédigé avec plusieurs acteurs de l'immobilier et de la construction, dans lequel il demande entre autres au gouvernement d'alléger la fiscalité sur les terrains constructibles, de favoriser l'investissement locatif ou encore d'instaurer un « moratoire » sur les normes de construction. L'objectif est de « faire évoluer la politique publique du logement ». Zoom sur les sept propositions du Medef.
Les sept propositions du Medef pour favoriser la relance de la construction - Batiweb

Partant d'un constat partagé par les entreprises du secteur, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), la FFB et la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), ainsi que le Medef ont co-rédigé un Libre blanc sous-titré « Une urgence républicaine au service de la croissance et de l'emploi » dont le contenu vient d'être dévoilé ce lundi.

En préambule de ce texte, le Medef reconnaît que le plan de relance de la construction conçu par le gouvernement va « dans le bon sens », mais il le juge encore « insuffisant ». Dans un contexte de pénurie de logements, qui « maintient des prix élevés », les salariés sont contraints à de longs déplacements, les rendant « moins productifs », et certaines entreprises ont même « des difficultés à recruter », fait valoir le président du Medef, Pierre Gattaz, qui formule sept propositions pour favoriser la relance de la construction.

Fiscalité incitative sur les terrains à bâtir

En premier lieu, le Medef exhorte l'Etat à « libérer du foncier constructible à des conditions abordables là où sont localisés les besoins ». Pour cela, il préconise une fiscalité incitative sur les terrains à bâtir, la généralisation des plans locaux d'urbanisme intercommunaux (PLUI) et un soutien financier aux collectivités locales bâtisseuses.

En effet, « ce qui manque le plus » dans la politique publique actuelle, « c'est une vision sur la fiscalité du logement, et une pérennité des aides existantes sur la rénovation », confirme Jacques Chanut, président de la FFB.

Simplification des normes et renforcement des aides

Sur le plan réglementaire, le Medef veut « un moratoire pendant au moins trois ans » sur les textes régissant la construction et une révision des « règles et normes obligatoires inutiles, excessives ou prématurées », un chantier déjà ouvert par le gouvernement.

Elle demande aussi que l'Etat « renforce l'attractivité des dispositifs d'aide à l'investissement locatif » tels que le dispositif Pinel, récemment remanié, et rallonge la durée de remboursement du Prêt à taux zéro (PTZ+), un dispositif crucial pour les primo-accédants.

Le Medef souhaite également que les pouvoirs publics instaurent un cadre « juridique et fiscal » qui motive les investisseurs institutionnels (banques, assureurs) à revenir sur le logement. Enfin, pour favoriser la rénovation des logements, le Medef souhaite voir pérennisés la TVA à 5,5% sur les travaux de rénovation énergétique, et le Crédit d'impôt pour la transition énergétique.

Rééquilibrage des rapports locatifs

Dans un communiqué, la FNAIM détaille pour sa part des mesures destinées à rééquilibrer les rapports locatifs, avec l'instauration « urgente » d’un « véritable statut du bailleur privé doté d’un régime fiscal adapté et pérenne dans le temps ».

D'autre part, « il faut abroger certaines dispositions de la loi ALUR », notamment le dispositif d'encadrement des loyers prévus à Paris à partir du printemps prochain, n'hésite pas à demander également Jean-François Buet, président de la Fnaim. La multiplication des annonces a fait fuir les investisseurs particuliers. Il faut rassurer les propriétaires en leur offrant un cadre simple et lisible tant sur les dispositifs existant pour la rénovation des logements que pour les rapports avec les locataires ».

Trois autres mesures sont également proposées dans le Livre Blanc : la révision des règles de répercussion des charges auprès des locataires, la simplification et le raccourcissement des procédures à l’encontre des locataires défaillants de mauvaise foi et l’assouplissement des conditions permettant au propriétaire de retrouver l’usage de son bien en fin de bail.

 

Réforme d'Action Logement

Concernant la gestion la participation des employeurs à l'effort de construction (Peec), le Medef envisage de réformer rapidement Action Logement (ex-1% Logement) afin de rendre l'utilisation de ses fonds « plus efficiente », « plus juste » et « plus équilibrée », selon M. Chanut.

Le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) qui s'est vu confier cette mission, devra notamment procéder à des auditions et « dégager des pistes pour cette réforme », a annoncé Pierre Gattaz. Cette réorganisation sera débattue et entérinée lors de son assemblée générale du 4 juin, a précisé son président Bernard Gaud.

Un collecteur unique

« L'idée d'un collecteur unique doit être étudiée », a évoqué M. Chanut. « Certains nous reprochent un coût élevé de fonctionnement malgré des efforts importants ». Pourtant, le nombre des CIL (Comités Interprofessionnels du Logement), les organismes qui collectent cette cotisation des entreprises a déjà été fortement réduit, passant de 125 en 2009 à 20 en 2012. « Il ne s'agit pas de fusionner tous les CIL, mais de supprimer la concurrence entre eux », a cependant précisé M. Gaud à l'AFP, et aussi « d'adapter leur action aux territoires, en la renforçant autour de grands CIL régionaux ». A l'heure actuelle les CIL gèrent les fonds à l'échelle de leur département, et s'opposent farouchement à toute redistribution lorsqu'ils sont sous-utilisés sur leur territoire.

« La collecte 2015 se fera avec les nouvelles règles », a précisé le président de l'UESL-Action Logement. Cette réforme devrait ensuite être inscrite dans un texte législatif. Ce chantier« fait l'objet d'un consensus » entre partenaires sociaux et Etat, a assuré le Medef. Obligatoire depuis 1953, la Participation des employeurs à l'Effort de Construction (Peec) est une contribution au financement de la résidence principale des salariés, versée par les entreprises de plus de 20 salariés. Equivalente à 1% de leur masse salariale à l'origine, elle a été ramenée à 0,45% en 1992. Les fonds de la Peec servent notamment à financer le logement social et intermédiaire à hauteur de 5,9 milliards d'euros d'ici 2019, soit 600 000 logements sur cinq ans.

C.T (avec AFP) 
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