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Une majorité de Français attachée à l'encadrement des loyers

Publié le 12 septembre 2014

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Selon une enquête réalisée par Ipsos pour la Fondation Abbé Pierre, une proportion non négligeable de Français regretterait l’abandon de l’encadrement des loyers prévu par la loi Alur. En outre, plus de la moitié des personnes interrogées souhaite que le dispositif soit élargi à un maximum de grandes villes.
Une majorité de Français attachée à l'encadrement des loyers - Batiweb
L’annonce d’un plan de relance en faveur du logement il y a deux semaine n'aurait-elle qu’un écho limité dans l’opinion ? C'est ce que tend à montrer le sondage Ipsos présenté vendredi par la Fondation Abbé Pierre. Ce dernier révèle en effet que seuls 4% de Français voient précisément de quelles mesures il s’agit tandis que 35% déclarent en avoir entendu parler. Pour autant, une proportion importante de personnes interrogées (44%) se considère concernée par le possible encadrement des loyers annoncé dans le plan de relance.

Manuel Valls a dévoilé fin août un « plan de relance » destiné à sortir la construction de logements du marasme, avec des carottes fiscales en direction des investisseurs et des ménages, en retoquant sévèrement la loi Alur de l'ex-ministre du Logement Cécile Duflot, avec le quasi abandon de l'encadrement des loyers. Alors qu'il devait être déployé dans 28 agglomérations où les loyers ont flambé, cet encadrement ne sera finalement lancé qu'à Paris « à l'automne », « à titre expérimental », et dans les villes qui se porteront volontaires.

Pour une majorité de Français (56%), il faudrait au contraire étendre ce dispositif à un maximum de grandes villes, tandis que 18% jugent qu'il devrait être développé le moins possible et 15% qu'il doit être étendu à un nombre limité de grandes villes.

Les Français partagés sur les effets de cet encadrement

« L'abandon de cette mesure est regretté par une majorité relative de Français », a expliqué le délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, lors d'une conférence de presse. Ainsi, tandis que 44% jugent que c'est une mauvaise mesure, seulement 21% considèrent cet abandon comme une bonne chose, et 27% pensent que ce n'est « ni une bonne, ni une mauvaise chose » et 8% ne savent pas.

Cependant, dans le détail, si les Français attendent majoritairement (à 63%) des effets positifs de cet encadrement des loyers, et notamment une baisse des prix, ils sont quasiment la même proportion à anticiper en même temps des effets négatifs. 56% présagent en effet que l’encadrement dissuadera les Français d’acheter, ou les propriétaires de louer.

Ce sondage montre qu'avec le plan de relance « le gouvernement n'a pas répondu au problème des Français, mais n'a entendu que les professionnels de l'immobilier », a estimé Christophe Robert, soulignant que l'encadrement des loyers, « c'est un engagement du président de la République qui doit être respecté, c'est une nécessité ».

L’accession à la propriété, mesure prioritaire pour la construction

Déplorant également des avantages fiscaux « non négligeables » accordés à l'investissement locatif par le plan de relance, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre Patrick Doutreligne se dit « choqué que ce plan reprenne de vieilles recettes utilisées depuis 15 ans dont on sait qu'elles ne marchent pas » et permettent juste « un effet d'aubaine » pour les plus privilégiés à court terme, mais « dérégule à moyen terme le marché » et « renforce les inégalités ».

Quant aux autres mesures annoncées par Manuel Valls, l’ouverture du dispositif Duflot aux locations entre les membres de la famille bénéficie d’un large soutien (69%), notamment parmi les personnes âgées (79% des 60 ans et plus).

La mesure permettant aux préfets d’imposer la construction de logements sociaux dans les villes qui ne respectent pas leur taux minimal est quant à elle approuvée par 57% des Français, surtout les sympathisants de gauche et ceux vivant dans les foyers à revenus modestes.

L’accession à la propriété demeure pour les Français la mesure prioritaire (pour 54%) pour favoriser la construction de logements, seuls 26% préférant la construction de logements sociaux.

A. LG (avec AFP)
© Alexi TAUZIN

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