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Un nouveau concept modulaire à ossature bois

Publié le 10 juillet 2015

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Yves Fache, architecte d’intérieur, a imaginé Nova cube, un concept de construction modulaire à ossature bois sur la base d’une emprise au sol de 20 m2, seuil à partir duquel le permis de construire devient nécessaire. En collaboration avec l’entreprise SYbois, il vient de livrer sa première réalisation à Saint-Arnoult-en-Yvelines (78) : un petit bâtiment de bureaux mis en œuvre – hors d’eau et hors d’air - en seulement une journée et demie. Entretien.
Un nouveau concept modulaire à ossature bois - Batiweb

Pouvez-vous nous expliquer la genèse et le caractère de votre bâtiment de bureaux à Saint-Arnoult-en-Yvelines ?


Yves Fache : La commune avait besoin d’un espace de travail temporaire pour pouvoir rénover une partie de la mairie. Elle pensait adopter une solution modulaire classique. Nous lui avons proposé une solution bien plus qualitative en faisant un effort commercial. Le bâtiment temporaire que nous lui avons construit est conforme à la RT 2012, une réglementation qui n’est pourtant pas obligatoire pour les constructions provisoires. Au lieu d’avoir froid en hiver et chaud en été, les employés bénéficient d’un excellent confort de travail.

Votre objectif était de concilier deux notions qui ont tendance à s’opposer : caractère temporaire et prestations de qualité. Qu’avez-vous mis en œuvre pour ce bâtiment ?


Y.F. : Le bâtiment fait 50 m2 de surface de plancher et il est constitué de deux modules accolés de 20 m2 d’emprise au sol avec une mezzanine. Les planchers, les murs et la toiture-terrasse sont préfabriqués avec une ossature bois. Le bardage est en Douglas qui présente une excellente tenue dans le temps. Les menuiseries sont en PVC plaxés dont l’aspect est celui d’un bois lasuré. L’isolation est réalisée par injection de billes de ouate de cellulose, ce qui évite son tassement dans la durée.

Mais ce sont aussi les temps de fabrication et de pose qui sont remarquables. L’entreprise SYbois n’a mis qu’une journée pour réaliser l’ensemble des éléments préfabriqués – façades, planchers et toiture. Ces éléments ont été apportés sur le chantier par deux semi-remorques et il n’a fallu qu’une journée et demie à trois personnes pour mettre hors d’eau et hors d’air le bâtiment.

Cette réalisation est issue d’un concept original. Quel est-il ?

Y.F. : L’idée est de proposer des modules conformes à la RT 2012 sur une base de 20 m2 d’emprise au sol, la plus grande entité possible pour rester dans le cadre d’une déclaration préalable de travaux. Ces modules, qui mesurent 4 m x 5m, peuvent disposer d’une mezzanine, comme à Saint-Arnoult-en-Yvelines. Leur association permet de réaliser toutes sortes de programmes. Ils sont non seulement juxtaposables, mais aussi superposables. Leur structure est dimensionnée de sorte que quatre d’entre eux (sans mezzanine) peuvent être empilés.

Il est donc possible de monter des immeubles de trois niveaux sur rez-de-chaussée pour de l’habitation ou des bureaux. La toiture peut être à une seule pente, à deux pentes ou en terrasse. Le Douglas du bardage peut être remplacé par un enduit de façade. Il s’agit d’un concept extrêmement souple et polyvalent qui permet d’imaginer des maisons individuelles comme des petits collectifs dans presque tous les environnements.

Comment avez-vous protégé ce concept ? Quels sont vos avantages par rapport à la concurrence ?

Y.F. : L’entreprise SYbois, filiale du groupe Millet, dispose de brevets pour son système constructif. Le dessin et le modèle du concept sont, pour leur part, défendus par l’INPI, l’Institut national de la propriété industrielle. A ma connaissance, il n’existe pas d’autre produit préfabriqué sur le marché qui offre à la fois une telle rapidité de mise en œuvre, autant de possibilités de réalisations avec une esthétique soignée.

Combien cela coûte-t-il au mètre carré ?

Y.F. : Le coût est variable en fonction des surfaces de plancher mises en œuvre. A Saint-Arnoult-en-Yvelines, sans geste commercial, le bâtiment se serait vendu aux alentours de 80 000 euros HT. Mais ce prix n’est pas représentatif. Le caractère provisoire du bâtiment a induit plusieurs surcoûts comme la rampe d’accessibilité, rendue nécessaire par les plots en béton du soubassement (on ne peut pas couler une dalle béton pour une construction temporaire). Notre objectif est de proposer un prix de 1.400 euros HT par mètre carré pour une maison de 80 à 90 m2 sans renier l’esthétique et la qualité des prestations.

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