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Le Corbusier : une expo et un colloque pour contrer les accusations de fascisme

Publié le 30 avril 2015

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Une exposition sur l'oeuvre de Le Corbusier, intitulée « Mesures de l'Homme » vient d'ouvrir au Centre Pompidou et sera visible jusqu'au 3 août, alors que la polémique enfle autour de l'architecte. Des ouvrages publiés récemment l'accusent d'avoir entretenu des liens avec le régime de Vichy et d'être fasciste. La défense s'organise...
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Récemment parus, les ouvrages de Xavier de Jarcy « Le Corbusier, un fascisme français », Marc Perelman « Une froide vision du monde » et François Chaslin « Un Corbusier » ont jeté un froid dans le monde des architectes.

Ces ouvrages rappellent que l'architecte fréquente dès les années 1920 des cercles fascistes à Paris. Il devient proche du Dr Pierre Winter, leader du Parti fasciste révolutionnaire, avec lequel il crée la revue « Plans », et de l'ingénieur François de Pierrefeu avec qui il lancera le journal « Prélude ».

Seulement voilà, à l'époque, l'architecte est loin d'être un cas isolé. « A Vichy, il n'y avait pas que Le Corbusier, mais aussi Auguste Perret (pionnier de l'emploi du béton armé) qui présida l'ordre des architectes », écrit Paul Chemetov dans une tribune publiée par Le Monde.

« Et puisque François Chaslin (l'auteur de « Un Corbusier ») fait à Le Corbusier le reproche d'avoir publié sous l'occupation, ce fut aussi le cas de Camus et de Sartre », ajoute-t-il.

Antisémite ?

« A l'exception de quelques-uns, tel (André) Lurçat, les architectes français furent vichystes dans leur majorité», conclut Paul Chemetov, auteur du siège du ministère de l'Economie et des Finances et proche du Parti communiste.

A propos des écrits antisémites découverts dans la correspondance privée de Le Corbusier par Xavier de Jarcy (« Le Corbusier, un fascisme français »), Paul Chemetov juge que « Le Corbusier fut équivoque dans ses amitiés, nul n'en doute, mais son antimétisme fut largement partagé ».

« Ce n'est pas parce que Le Corbusier travailla à Moscou, espéra le faire à Rome, participa à New York au projet des Nations Unies, alla au Brésil ou à Alger », souligne Paul Chemetov, « qu'il fut tout à la fois moscoutaire, fasciste, vichyste, ploutocrate, colonialiste ou tiers-mondiste ».

Remettre l'oeuvre dans son contexte

Afin de remettre dans son contexte l'oeuvre de l'architecte, le Centre Pompidou et la Fondation Le Corbusier vont organiser en 2016 un colloque sur la pensée du grand architecte et son contexte historique pendant les années 30 et la Seconde Guerre mondiale.

« Alors que des publications récentes questionnent les aspects biographiques de la vie et de la pensée de Le Corbusier durant les années 30, la guerre et la reconstruction, il apparaît nécessaire qu'un véritable travail scientifique soit mené afin d'apprécier au plus près une période de l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme qui n'a jamais fait l'objet d'une analyse historique complète », écrit le Centre Pompidou dans un communiqué.

Le centre avait déjà accueilli une grande rétrospective en 1987 du centenaire de la naissance de Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier, qui « avait abordé l'ensemble de son oeuvre, évoquant toutes les périodes de sa création et de sa vie en n'en occultant aucun des aspects », écrit le Centre Pompidou

En attendant, une exposition sur l'oeuvre de l'architecte, intitulée « Mesures de l'Homme ». a ouvert ses portes ce mercredi. Elle se consacre uniquement à la place du corps dans l'oeuvre de Le Corbusier et restera visible jusqu'au 3 août au Centre Pompidou.

C.T (avec AFP)

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